Vendredi dernier, lors de son entrée en lice contre la Corée du Sud, les Bleues avaient fait étalage de leurs qualités footballistiques, en marquant trois buts dans une première période aboutie. Mercredi soir, pour leur deuxième match dans "leur" Coupe du monde, les joueuses de Corinne Diacre, moins souveraines, ont attendu le deuxième acte pour démontrer tout leur caractère, résistant à une équipe de Norvège qui, comme prévu, n'avait rien de la victime expiatoire.
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Avec deux victoires en autant de rencontres, voilà les Bleues quasiment assurées de disputer les huitièmes de finale de la compétition. Mais ce n'est presque pas là l'essentiel. Car l'état d'esprit montré mercredi peut leur faire espérer aller plus loin…
Gauvin, la revanche
Corinne Diacre avait bluffé. En conférence de presse d'avant-match, la sélectionneuse des Bleues avait annoncé qu'elle n'avait pas de raison de changer son onze de départ pour affronter la Norvège. Mais, en réalité, elle a effectué un changement. Laissée de côté avant le match d'ouverture - officiellement pour des raisons tactiques, mais officieusement pour des retards répétés lors des rassemblements -, Valérie Gauvin était cette fois bien titulaire en pointe, Kadidiatou Diani passant sur le côté droit et Delphine Cascarino, pourtant percutante face aux Sud-Coréennes, prenant place sur le banc.
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En première période, l'attaquante de Montpellier a eu bien du mal à mettre en difficulté la défense norvégienne, malgré plusieurs tentatives, en talonnade (24e), d'une tête renversée (26e), et de près sur un service de l'intenable Diani (31e). Mais son travail de sape a fini par payer, dès le début de la seconde période. Sur un centre venu de la gauche d'Amel Majri, Gauvin s'est cette fois montrée plus prompte que la centrale norvégienne Maria Thorisdottir et mis le ballon hors de portée de la gardienne Ingrid Hjelmseth (1-0, 46e). "Elle a fait son job tout simplement. Elle a été un peu en difficulté sur la première période. L'idée, c'était qu'elle soit décisive rapidement en deuxième, c'est ce qu'elle a fait", a souligné Corinne Diacre après la rencontre.
Les Bleues, qui avaient légèrement dominé le premier acte, pensaient avoir fait le plus dur, contre une équipe norvégienne qui n'avait eu alors qu'une occasion franche, avec une tête de Karina Saevik dégagée devant sa ligne par Majri (14e).
But gag et vidéo
Et ce n'est même pas vraiment sur une occasion de but que les Norvégiennes sont revenues dans la partie. Lancée sur le côté gauche de la surface, Isabell Herlovsen a centré devant le but, sans aucune coéquipière dans le viseur. Mais Wendie Renard, sur la trajectoire du ballon, a visiblement paniqué, et l'a envoyé dans le petit filet du plat du pied droit (1-1, 54e). Moins de dix minutes après l'ouverture du score, les Bleues devaient remettre l'ouvrage sur le métier.
Ce ne fut pas facile, au début, même si Gauvin, toujours elle, continuait de tenter (57e, 59e). Et les Bleues furent finalement récompensées de leur pugnacité et de leur volonté de jouer dans le camp adverse, sur un penalty accordé à Marion Torrent après intervention de l'arbitrage vidéo. Eugénie Le Sommer, partenaire de Wendie Renard en club, ajusta la gardienne norvégienne d'un tir croisé (2-1, 72e). Cette fois, les Bleues n'allaient pas laisser filer leur avantage…
"On a gagné au mental"
"On a gagné au mental, on a fait un gros match", a estimé sur TF1 Gaëtane Thiney, moins en vue que vendredi. "Les Norvégiennes ont une très bonne équipe. Il faut déjà savourer ce soir (mercredi soir) parce que ça passe vite une compétition donc on va prendre les matches les uns après les autres." Et le prochain match, qui pourrait (devrait) acter la qualification des Bleues pour les huitièmes de finale, aura lieu lundi, à Rennes. "On a vu qu'on était solidaires toutes ensembles", a estimé la capitaine tricolore, Amandine Henry, sur TF1. "On a fait beaucoup d'efforts donc il va falloir bien récupérer pour jouer le Nigeria, qui a des joueuses très athlétiques. On a quelques jours devant nous, cela va le faire." Face au Nigeria, un match nul suffira pour se qualifier pour les huitièmes et même finir premières du groupe, ce qui serait l'assurance d'affronter un troisième de groupe en huitièmes, soit une équipe supposée plus modeste.