L’équipe de France s’apprête à défier l’Allemagne, vendredi, au Stade Olympique de Montréal en quarts de finale de la Coupe du monde. Et pour percer la muraille allemande (2 buts encaissés seulement dans le tournoi, ndlr), les filles de Philippe Bergeroo pourront compter sur Eugénie Le Sommer, incandescente depuis le début de la compétition.
Le "facteur X" en attaque. Elle n’a beau faire qu’1,61 m, cela ne l’empêche pas de donner quelques torticolis a ses adversaires. La meilleure joueuse de la saison 2014-2015 de D1 féminine (29 buts inscrits avec l’OL) a élevé son niveau de jeu. Elle avoue elle-même "avoir franchi un cap", notamment depuis l’arrivée du sélectionneur Philippe Bergeroo. Un jeu de tête impressionnant, une grande maîtrise technique et une efficacité redoutable devant le but : "Gégène", comme la surnomme certaines de ses coéquipières, est un poison pour les défenses adverses. Elle s’immisce entre les lignes et inocule à son adversaire un puissant venin, une frappe lourde qui fait des ravages, comme en témoigne son but contre l’Angleterre (1-0). Le Sommer inscrit le seul but face à l'Angleterre :
Buteuse et passeuse. Et les statistiques parlent pour elle : elle a déjà inscrit 3 buts dans la compétition et, surtout, deux passes décisives et une "avant-dernière passe" décisive en huitièmes de finale contre la Corée du Sud (3-0), preuve d'une palette technique qui ne cesse de s’élargir. "Passeuse, c’est un rôle qui me plaît, ça dépend avec qui je joue, Marie-Laure est en point d’appui et je tourne plus autour d’elle, alors qu’avec Gaëtane (Thiney, ndlr.), on attaquait plus chacun notre tour", analyse-t-elle au micro Europe 1. "Mais ces deux configurations me vont. Marquer ou faire marquer c’est la même chose, j’aide l’équipe et c’est l’essentiel."
Une joueuse discrète. Le Sommer, 26 ans, n’aime pas la lumière et fait tout pour que l’équipe soit mise en avant. Pas question d’évoquer avec elle sa forme actuelle, sujet qui pourrait faire de l'ombre à l'apport de ses coéquipières. Cette éternelle altruiste la joue modeste : "Je ne sais pas si on ne voit que moi (sur le terrain, ndlr), dire ça, ce serait dénigrer le travail de toute l’équipe. J’essaye d’apporter tout ce que je peux sur le terrain, je donne mon maximum."
Pour entendre les louanges, il faut se tourner vers coéquipières. "Elle a énormément évolué, elle a un impact important au sein de l’équipe", constate pour Europe 1 la gardienne de but Sarah Bouhaddi, coéquipière de Le Sommer en Bleue mais aussi avec l’OL. "C’est devenu ‘la joueuse importante’ dans le onze de départ, on a la chance de l’avoir, elle marque beaucoup de buts, elle est présente dans les phases de finition de l’équipe." Laure Boulleau abonde : "Elle a pris de la maturité, elle a tout, le talent, le sens du but", insiste la défenseure du PSG dans le quotidien L'Equipe.
Première contre l’Allemagne ? Face à l’Allemagne, une équipe qui ne lui a jamais réussi – "je n’ai jamais gagné en match officiel contre elle", confesse-t-elle -, Le Sommer veut frapper fort : "On est face à un adversaire prétendant au titre comme nous, on va voir où on en est, on a des ambitions dans ce Mondial. Maintenant, il faut les montrer, il faut être à la hauteur." Si elle reste sur sa lancée, il est fort à parier qu’une nouvelle fois, la lumière viendra des pieds d'Eugénie...