L'enquête autour de la mort de Linas Rumsas, fils d'un autre cycliste professionnel Raimondas Rumsas, a conduit jeudi à une série d'arrestations au sein de son ancienne équipe Altopack Eppela, une des principales formations amateurs en Italie, ont annoncé les autorités.
La police a perquisitionné plusieurs locaux situés à Lucques et arrêté le propriétaire Luca Franceschi et l'ancien directeur sportif de cette équipe Elso Frediani, ainsi qu'un pharmacien, Andrea Bianchi, et l'ex-entraîneur Michele Viola, soupçonnés de fournir aux cyclistes des substances prohibées sans prescription médicale. Tous ont été placés en résidence surveillée en attendant la suite de l'enquête, qui concerne 17 autres personnes.
Hormones de croissance et anti-douleurs. Le président de l'équipe aurait notamment fortement encouragé les coureurs, dont certains sont particulièrement jeunes, à consommer des produits dopants, dont des hormones de croissance et des anti-douleurs à base d'opiacés. L'unité antidopage de Lucques a été constituée à la suite du décès suspect l'an dernier de Linas Rumsas, grand espoir du cyclisme lituanien, victime d'une crise cardiaque en mai 2017 à 21 ans à peine.
Un système visant à faciliter le dopage. "Comme le jeune homme, dans les semaines précédant sa mort, a obtenu d'excellents résultats, bien supérieurs aux précédents, dans des courses particulièrement difficiles, nous avons soupçonné que sa disparition soit liée à l'usage de drogues non autorisées", a expliqué la police transalpine en conférence de presse. "L'enquête a révélé l'existence d'un système visant à faciliter le dopage." Pour les autorités, Franceshi "a recruté les coureurs les plus prometteurs, les a poussés à prendre des drogues qu'il leur fournissait, dont de l'EPO en microdoses".
En janvier, Raimondas Rumsas junior, frère ainé de Linas Rumsas, a été suspendu quatre ans pour un contrôle positif début septembre à une hormone de croissance. Les parents Rumsas, dont le père Raimondas senior a été disqualifié du Tour d'Italie 2003 pour un contrôle positif à l'EPO, avaient été condamnés en janvier 2006 à quatre mois de prison avec sursis pour importation illicite de médicaments pouvant être utilisés comme produits dopants.
Début septembre, des perquisitions dans un appartement où étaient hébergés des coureurs ainsi qu'au domicile des Rumsas avaient permis, selon le quotidien italien Corriere della Sera, de saisir "des seringues, des aiguilles à perfusion, de l'insuline, des hormones données aux femmes enceintes, des anti-douleurs, des somnifères, le tout sans ordonnances médicales les justifiant".