L'atmosphère s'annonce lourde, samedi, pour le départ du Tour d'Espagne cycliste. La Vuelta doit en effet s'élancer de Nîmes, dans le sud de la France, à peine deux jours après le double attentat terroriste qui a fait quatorze morts et plus d'une centaine de blessés en Catalogne. Si l'Espagne endeuillée n'a souhaité ni annuler ni reporter l'événement, le dernier grand Tour cycliste de l'année devrait se dérouler dans une ambiance pesante.
Un événement difficile à sécuriser. Des dizaines de milliers de spectateurs sont attendus sur le bord des routes espagnoles, que les coureurs vont rejoindre à partir de mardi, avec une première arrivée d'étape à Tarragone, en Catalogne.
Les organisateurs du Tour, qui ont exprimé leur "solidarité avec les victimes des attentats de Barcelone", ont indiqué vendredi qu'ils travaillaient avec les autorités pour assurer la protection du public et de l'épreuve, notamment au niveau des arrivées. Pour le passage du peloton en Andorre, prévu lundi, des "mesures extraordinaires" ont ainsi été adoptées, avec davantage d'agents mobilisés et des contrôles renforcés aux frontières de la Principauté.
"Ambiance morose". Au-delà des enjeux sécuritaires, le double attentat de jeudi aura évidemment touché le moral des suiveurs et des participants, alors que l'annonce jeudi du contrôle positif d'une figure du cyclisme espagnol, Samuel Sanchez, avait déjà plombé l'ambiance. Jeudi soir, alors que les rues de Nîmes se paraient de rouge et or pour le grand départ, les attaques ont douché l'enthousiasme des spectateurs. Comme le rapporte France Bleu Gard Lozère, certaines personnes venues assister à l'événement n'avaient plus le cœur à la fête. "Ça se passe partout, on n'est pas épargnés, on se dit que ça peut nous arriver à tous", a témoigné une Nîmoise au micro de la radio locale.
Les coureurs, eux aussi, ont été gagnés par l'émotion. "Je crois que nous sommes tous sous le choc après ce qui s'est passé hier à Barcelone", a expliqué vendredi l'Espagnol Alberto Contador, triple vainqueur de la Vuelta et qui fera ses adieux après cette édition. "C'est terrible, il faut soutenir les familles et les amis qui ont vécu cette tragédie", a également commenté Ruben Fernandez, de la formation Movistar, auprès de Franceinfo. Côté français, Clément Chevrier (AG2R La Mondiale) prédit quant à lui une "ambiance morose lors des premiers jours de course".
"Ne pas y penser". Pas question pour le peloton de céder à la psychose pour autant. "Je crois qu'il ne faut pas y penser, cela n'apporte rien", a conclu Alberto Contador. "Je crois que le mieux pour rendre hommage [aux victimes], c'est de continuer à vivre notre vie normalement."