C'est le premier match du reste de sa vie. Jeudi soir, Didier Deschamps prendra place sur le banc de l'Allianz Arena de Munich, où "ses" Bleus défieront l'Allemagne dans le cadre de la Ligue des Nations, près de deux mois après ce sacre pluvieux, un soir de juillet, dans la nuit moscovite face à la Croatie. Auréolé mais pas "changé" par ce titre, le sélectionneur de l'équipe de France a répondu aux questions d'Europe 1 avant ce premier déplacement en tant que champion du monde. Relation avec son groupe, destin, expérience… "DD" se livre mercredi au micro de Nikos Aliagas. Morceaux choisis.
Sur l'assurance de devenir champions du monde
"Je crois beaucoup au destin. Évidemment, l'ambition du début de compétition était là mais il y avait différentes étapes à passer. J'étais animé par ce sentiment-là, après qu'on se soit qualifiés pour la finale (face à la Belgique, 1-0, ndlr), qu'on allait être champions du monde. Je n'étais pas inquiet, je ne me posais pas de questions. On a tout fait avec le staff pour préparer au mieux cette finale. Il y avait cette intime conviction que c'était notre heure."
Sur la présence de Poutine et Macron
"Poutine ne parle pas trop et je ne parle pas russe non plus ! Il est venu dans les vestiaires, il s'est fait un peu arroser, donc on a calmé un peu les choses. C'était très agréable d'avoir le président Macron et son épouse Brigitte, ainsi que la présidente croate qui a eu un match agité à côté de Vladimir Poutine, qui avait un service de sécurité relativement impressionnant."
Sur la reconnaissance obtenue après le sacre en Russie
"Je sais que ça ne va pas me changer. Il y a une fierté énorme de partager ce bonheur comme j'ai pu le faire avec ma famille, mes amis et tous les supporters français parce qu'ils ont été très nombreux derrière cette équipe de France. On a ce privilège de pouvoir, à travers le sport, donner des émotions qui, là, ont été très fortes. Après, il faut faire la part des choses aussi avec tous les messages qu'on peut recevoir entre la sincérité, les occasionnels et les opportunistes, mais c'est toujours agréable de recevoir des compliments."
Sur le match face à l'Allemagne et le changement de statut
"L'équipe d'Allemagne était l'un des grands favoris de cette Coupe du monde, le tenant du titre en 2014, où ils nous avaient éliminés en quarts. Ça a été très compliqué pour eux cette année, mais la valeur de l'équipe n'a pas changé en l'espace de trois mois. On rentre dans le vif du sujet, on ne peut pas se permettre d'être sur la pointe des pieds contre n'importe quel adversaire au niveau international, encore plus parce qu'ils nous attendent."
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Sur sa relation avec le groupe
"Il faut être psychologue. C'est de la gestion humaine parce qu'au-delà des joueurs que tout le monde peut connaître, le plus important pour moi est de connaître les hommes avec leurs caractères, leurs personnalités et leur points faibles. Il y a beaucoup de respect de leur part, j'espère qu'ils m'écoutent et qu'ils en tiennent compte. C'est eux qui décident, moi je suis là pour leur dire les choses par rapport à l'expérience que je peux avoir."
Sur la possibilité d'un Français Ballon d'or
"Je l’espère. Il y en a plusieurs qui peuvent l’être. Ça ne concerne pas que la Coupe du monde, mais toute la saison. Mais qu'il n'y ait pas un Français qui soit au moins dans les trois derniers joueurs Fifa, oui, ça me surprend et ça me déçoit aussi, parce qu'ils le mériteraient. Ce sont les votes et il faut les accepter."
Sur son avenir chez les Bleus
"S'il y a un moment où je sens que ça ne va plus, que je n'ai pas cette envie aussi forte que j'ai une certaine usure, j'arrêterai et je passerai peut-être à quelque chose. Je ne me pose pas la question aujourd'hui parce que je suis convaincu que j'ai encore de belles choses à faire avec cette équipe de France et ce groupe de joueurs."