La Ligue de football professionnel (LFP) a "mis en demeure" Mediapro, diffuseur principal du Championnat de France, de régler ses échéances de droits télévisés. La LFP n'a pas non plus écarté de se tourner vers d'autres opérateurs, selon un courrier adressé aux clubs et consulté jeudi par l'AFP.
Le groupe sino-espagnol, détenteur de la majeure partie des droits de la Ligue 1 et de la Ligue 2 sur la période 2020-2024 pour plus de 800 millions d'euros par an, est en retard sur le paiement d'échéances dues début octobre, estimées par le quotidien sportif français L'Equipe à 172 millions d'euros. Le patron de Mediapro, Jaume Roures, s'est engagé dans un bras de fer avec la Ligue, réclamant un délai de paiement - qui lui a été refusé - et une renégociation à la baisse des droits, que Mediapro exploite par le biais de sa nouvelle chaîne Téléfoot.
La LFP a sollicité un prêt pour compenser le non-versement de Mediapro
"Nous (...) les avons mis en demeure de régler les échéances des 1er et 5 octobre. (...) Soit une issue favorable est trouvée avec Mediapro, soit ce n'est pas le cas, et il faudra envisager la reprise du contrat par d'autres opérateurs", explique dans ce courrier le directeur général exécutif de la LFP Arnaud Rouger, disant par ailleurs avoir sollicité "une offre de financement" pour compenser les montants non versés par Mediapro.
Selon la lettre de la LFP, Mediapro s'est engagé auprès du tribunal de commerce de Nanterre dans une procédure de médiation, qui permet aux entreprises de négocier avec leurs créanciers. "La LFP a bien fait, comme la procédure le commande, une proposition (validée par le Bureau) au mandataire ad hoc. Celle-ci a été suivie par une réponse de Mediapro qui a été totalement inacceptable au regard des incertitudes financières pour les clubs", détaille Arnaud Rouger. "Nous avons donc fait application du contrat qui nous lie avec Mediapro et les avons mis en demeure de régler les échéances des 1er et 5 octobre, tout en activant la garantie donnée par la société mère du groupe Mediapro", le fonds chinois Orient Hontai Capital, écrit Arnaud Rouger.
Le conseil d'administration de la LFP se réunissait jeudi matin pour valider un emprunt visant à pallier les montants que Mediapro refuse de verser aux clubs, dont environ un tiers des revenus, en moyenne, dépendent des droits TV.