"On rêve ! On a eu les yeux qui ont pétillé et maintenant c'est le champagne qui pétille." Au club de judo de Champigny-sur-Marne, en région parisienne, Eric savoure enfin l'or olympique, une coupe à la main. Enfin, car sa partenaire de club, Clarisse Agbegnenou, a remporté ce mardi aux Jeux olympiques de Tokyo sa première médaille d'or olympique dans la catégorie des moins de 63 kilos. Une breloque qui lui avait échappé en 2016 aux JO de Rio où elle avait terminé sur la deuxième marche du podium. Enfin, également, car tous les licenciés du club se sont réveillés tôt pour se mettre à l'heure japonaise ce mardi, comme le raconte Eric au micro d'Europe 1.
"Elle rentre au panthéon du judo français"
"Ça piquait un petit peu... A 3h30 on était là, on a fait le café", dit-il. "La salle était prête. C'était tendu jusqu'à la finale. Elle est arrivée et elle a gagné. Elle a tout déchiré. C'est une championne. Rien d'autre à dire." Préparateur physique du club, Mathias Ricard a accompagné Clarisse Agbegnenou au cours des cinq dernières années. Pendant cette préparation, "elle s'est mise dans des états plus compliqués que ce qu'on a pu voir aujourd'hui", souligne-t-il. "C'est quand même énormément d'efforts cinq ans, c'est long. C'est un sport qui est difficile mais elle est revenue plus forte" depuis sa défaite à Rio, poursuit-il. "C'est la patronne de la catégorie et maintenant elle rentre au panthéon du judo français avec certainement le plus beau palmarès féminin."
Au-delà de la victoire de Clarisse Agbegnenou, ces JO sont une consécration pour le club de Champigny-sur-Marne. Et pour cause : lundi, c'est une autre judokate du club, Amandine Buchard, qui avait remporté une médaille d'argent dans la catégorie des moins de 52 kilos. Avec ces très bons résultats, le président du club, Philippe Sudre, n'a pu retenir quelques larmes : "Bien sûr que je suis ému quand je sais ce qu'ont fait ces athlètes. Deux médailles en 48 heures à Champigny-sur-Marne... Ne serions-nous pas, en toute modestie, le centre du monde aujourd'hui ?"
"Je veux gagner la médaille d'or quand je serai grand"
Chez les plus jeunes du club, on s'imagine déjà prendre la relève des deux championnes. Léandre, 5 ans et demi, voit ainsi bien plus loin que sa ceinture blanche. "Moi je veux gagner la médaille d'or quand je serai grand", explique-t-il d'une voix timide à notre micro. Pour lui, ce sera certainement un peu juste pour les JO de Paris en 2024. Mais du côté du club de Champigny, on promet d'accompagner et de former de nouveaux champions pour briller à nouveau dans trois ans. En France cette fois.