C'est l'un des tabous du sport féminin. Heureusement, il est en train de tomber : plusieurs athlètes de haut niveau prennent la parole dans l'Equipe Magazine pour évoquer les règles, un sujet ignoré par le milieu du sport. Une épreuve supplémentaire qui s'ajoute aux entraînements, compétitions et blessures... Et qui revient chaque mois.
Prise de la pilule en continu. Quand on est sportive de haut niveau, les règles sont un désavantage... Tous les mois, le corps change, le psychisme aussi et donc la performance... Une épreuve difficile à gérer pour des athlètes souvent livrées à elles-mêmes. C'est ce que raconte Sarah Ourahmoune, médaillée d'argent en boxe aux JO de Rio : "avec la problématique de gestion de poids, les règles posaient des soucis parce que souvent on prend un kilo, on n'est pas bien. On était face à des entraîneurs hommes, qui n'avaient pas forcément l'habitude de gérer ces situations-là, on n'en parle pas trop. Je faisais en sorte, avec la pilule, de ne pas avoir mes règles sur des périodes de compétition parce que je savais que c'était des périodes où j'allais être mal, en plus de l'alimentation, la préparation, etc."
Cassé un vieux cliché. Aujourd'hui, Sarah Ourahmoune et d'autres championnes plaident pour une meilleure prise en compte des menstruations dans la préparation physique et le suivi médical des athlètes. Et l'idée, c'est aussi de casser un vieux cliché qui voudrait qu'une femme ayant ses règles ne devrait pas faire de sport... Faux, insiste Anne Gombel, professeur en gynécologie. "C'est totalement ridicule (...) il n'y a pas de danger à faire du sport quand on a ses règles", insiste-t-elle.
Lancer la réflexion. Et cette prise de parole des sportives paye déjà : en coulisses, certaines fédérations assurent vouloir lancer des réflexions pour mieux intégrer cette problématique à tous les niveaux de performance.