La prise de cétones par certaines équipes du Tour de France fait débat. Produit non réglementé, ce composé organique s’apparente pour certains de ses détracteurs à un produit dopant. Selon une étude réalisée en Belgique, mais contredite par d'autres, la cétone augmenterait de 15% la performance des coureurs.
Sur le Tour de France, certaines équipes ne s'en cachent pas et assument pleinement : des bouteilles de cétones artificielles sont mises à disposition des coureurs pour les étapes les plus difficiles. Ces corps sont fabriqués naturellement par le foie et peuvent agir comme un carburant pour les muscles. Ils permettent surtout de retarder l'apparition d'acide lactique, qui déclenche une sensation de brûlure dans les jambes des coureurs.
Des équipes qui refusent d'en prendre
Si l’équipe belge Deceuninck-Quick Step de Julian Alaphilippe utilise des cétones artificielles, les équipes françaises n’ont pas encore franchi le pas. "Si ce produit a les qualités qu’on lui prête, c’est un peu ambigu. Ça n’est pas à l’ordre du jour chez nous", balaye ainsi Marc Madiot, le manager de la Groupama FDJ de Thibaut Pinot. "Je pense que l’on gagnerait à s’éviter ce genre de polémique en l’interdisant tout simplement. Ça réglerait l’affaire."
Pour l'instant, le flou perdure toujours autour de ce produit. Mais les instances l'assurent, un travail est en cours. "J’ai saisi le directeur médical de l'Union cycliste internationale (UCI) sur le sujet", glisse au micro d’Europe 1 David Lappartient, lui-même président de l'UCI. "Est-ce un produit dopant ou pas ? Est-ce dangereux pour la santé ou pas ? Ces critères devront être regardés. Nous n’hésitons pas à prendre les devants. Il faut que l’on ait un peu de recul scientifique sur le sujet."
L'Agence mondiale antidopage affirme quant à elle qu'aucune étude sérieuse n'a, jusqu'à présent, démontré l'effet des cétones sur les performances des coureurs.