Au total, il y a eu 68 gardes à vue à Marseille pour des violences liées au football depuis le début de l'Euro. 19 personnes ont été déférées au parquet et 12 condamnées à de la prison ferme.
Le coup de filet mené mardi contre des hooligans russes, qui a créé des tensions diplomatiques avec Moscou et abouti à trois condamnations, faisait suite à des renseignements de la police russe, a annoncé jeudi la justice française.
Ces informations ont permis de les localiser. Ces renseignements, fournis notamment par un officier de liaison, et corroborant des informations "en possession des services français", ont permis de déterminer que "plusieurs des hooligans (qui avaient participé à des violences à Marseille) résidaient dans un hôtel de Mandelieu-la-Napoule" dans le sud de la France, a relaté le procureur de la République de Marseille Brice Robin. "Ils étaient rentrés vers 3h du matin en provenance de Marseille, dans deux cars, certains blessés", a-t-il ajouté. Le coup de filet a notamment été lancé pour éviter "un risque de +fight+, de bagarre, organisée avec des Polonais à Cannes".
Des auteurs de coups violents recherchés. "J'aurais aimé" que la coopération avec la Russie "soit plus rapide, mais l'essentiel, c'est qu'elle soit", a-t-il ajouté. Au total, les violences qui ont éclaté le samedi du match et les deux jours précédents ont fait 35 blessés. "Deux supporters anglais sont toujours très gravement blessés", a précisé Brice Robin. "Nous recherchons toujours les auteurs de ces faits qualifiés de tentative d'assassinat", a-t-il ajouté, précisant qu'une information judiciaire serait ouverte au bout de deux semaines, si l'enquête de flagrance, menée par le parquet, n'a pas permis de les interpeller.
Un "Tour de France de la violence". Les affrontements ont été "en grande partie provoqués par des supporters de nationalité russe, particulièrement violents, qui ont voulu démontrer leur suprématie sur les supporters anglais", a-t-il rappelé. "Ils se revendiquent" comme hooligans, "viennent avec des photofilmeurs (petites caméras portables, ndlr) afin d'exhiber leurs prouesses sur les réseaux sociaux", a-t-il relaté. Il a détaillé leur avancée "en ligne", leur armement progressif avec "tout ce qui leur tombe sous la main" : les premiers "font tomber" leurs victimes, les suivants "tapent à coups de pied, de poing, et de barre de fer sur ceux qui sont à terre", et une troisième vague "termine" le travail. "Ces individus ont revendiqué leurs participation à un Tour de France de la violence pour, écrivent-ils sur leurs T-Shirts, 'détruire l'Euro-2016 en France".