L’essentiel est sauf : après avoir été menés pendant une heure de jeu par l’Irlande, dimanche, les Bleus sont parvenus à décrocher leur billet pour les quarts de finale de "leur" Euro grâce à un doublé d’Antoine Griezmann, buteur de la tête (58e) puis du pied gauche (61e). Mais cette qualification n’a pas permis de lever toutes les questions entourant les Bleus. Pire, de nouvelles sont même apparues lors du match de dimanche.
Une certitude donc : Didier Deschamps va devoir plancher toute la semaine, jusqu’au quart de finale de dimanche, où les Bleus retrouveront l’Angleterre ou l’Islande.
- Où placer Antoine Griezmann ?
Longtemps brouillons, les Bleus ont fait la différence en début de deuxième période quand Didier Deschamps a décidé de laisser son 4-3-3 en vestiaire (en même temps que N’Golo Kanté) pour revenir à un dispositif tactique plus offensif avec l’entrée en jeu de Kingsley Coman. Le joueur du Bayern Munich a apporté de la vitesse et de la percussion mais c’est surtout le replacement de Griezmann de l’aile droite au centre qui a changé les choses. Car plus qu’en 4-2-3-1 (qui n’avait pas fait ses preuves face à la Suisse), la France a évolué en 4-4-2 avec Griezmann en soutien de Giroud en pointe. Et c’est là, dans la position qu’il occupe avec l’Atlético de Madrid que "Grizi" s’est montré le plus à son avantage, avec deux buts typiques d’avant-centre, un carton rouge provoqué et plusieurs (autres) occasions nettes.
Mettre son meilleur joueur dans les meilleures dispositions, c’est important, non ?
- Qui pour remplacer N’Golo Kanté ?
Averti contre l’Albanie, le milieu de terrain de Leicester a reçu dimanche face à l’Irlande un deuxième carton jaune synonyme de suspension pour les quarts de finale. Deschamps va donc devoir faire sans son joueur le plus constant depuis le début de l’Euro. Intelligent, il a déjà fait sans en deuxième période. Et on a vu ce que ça a donné… Reste à savoir maintenant si "Dédé" va conserver ce dispositif à deux milieux défensifs seulement - a priori Pogba et Matuidi - pour le quart de finale, ou s’il démarrera avec trois milieux. Dans ce cas-là, Yohan Cabaye part avec une longueur d’avance pour occuper le poste de sentinelle devant la défense qu’il a occupé lors du match face à la Suisse, de manière assez… neutre.
- Qui pour remplacer Adil Rami ?
Plus que la suspension de Kanté, c’est sans doute celle d’Adil Rami qui embarrasse le plus Didier Deschamps. Avant l’Euro, la France a en effet déjà perdu dans ce secteur de jeu Mamadou Sakho (suspension), Raphaël Varane et Jérémy Mathieu (blessures). De défenseurs centraux disponibles dans le groupe France, il ne reste donc plus qu’Eliaquim Mangala et Samuel Umtiti. Problème : Mangala n’a jamais vraiment convaincu en Bleu et s’il devait être aligné, ce serait à un poste, défenseur central droit, qui n’est pas le sien habituellement en club. Mais Umtiti, choix de dernière minute, ne compte lui aucune sélection. Et le faire débuter en quarts de finale d’un Euro à domicile ne serait franchement pas un cadeau. Alors, on se dirige très certainement vers une charnière Koscielny-Mangala, deux joueurs qui n’ont joué ensemble qu’à deux reprises, contre l’Uruguay, en juin 2013, puis face au Paraguay, un an plus tard. C’est peu.
- Comment utiliser Kingsley Coman ?
Son entrée en jeu à la mi-temps a apporté un vrai plus aux Bleus, quand les Irlandais ont commencé à fatiguer (il faut le dire aussi). Le joueur du Bayern Munich peut-il faire aussi bien plus tôt ? Didier Deschamps va sans doute se poser la question. Si le sélectionneur opte à nouveau pour un système à deux attaquants, il peut avoir sa chance. Dans un système à trois milieux, difficile de lui faire une place. Bonne nouvelle en tout cas : Deschamps pourra compter sur lui dimanche prochain, que ce soit au début ou en cours de match. En effet, Coman avait dû être remplacé en fin de match face à l’Irlande, mais son état n’inspirait aucune inquiétude, dimanche soir. "Il a eu la cheville tordue", a expliqué Deschamps. "Rien de bien méchant, il est jeune et on récupère vite quand on est jeune."
"Dédé", lui, va vite devoir récupérer des frayeurs de ce France-Irlande…