A 100 jours du coup d'envoi de l'Euro, les autorités et les organisateurs ne se préoccupent pas uniquement de la sécurité. Autre sujet sensible : les paris sportifs. Depuis des mois, l'UEFA, les services de police et les loteries nationales, comme la Française des jeux, se réunissent pour trouver la parade face à d'éventuels matches truqués. Même si le risque est faible pour un évènement de cette ampleur, les autorités restent vigilantes.
Le danger des réseaux mafieux et d'Internet. Difficile d'imaginer des équipes nationales se "vendre" lors d'un championnat d'Europe de football. Mais "il y aura forcément des tentations", analyse un policier, contacté par Europe 1. Deux éléments, notamment, retiennent l'attention des autorités. Tout d'abord, le nombre de pays qualifiés, passé de 16 à 24, augmente mécaniquement le nombre de paris. Des petites nations, comme l'Albanie par exemple, pourraient ainsi intéresser les réseaux mafieux.
D'autre part, les possibilités de parier sont presque infinies. En Europe, les critères sont assez limités, mais en Asie, des sites Internet spécialisés proposent de miser sur presque tout. Il est par exemple possible de parier sur un carton jaune ou une blessure, ainsi que tout un tas de faits de jeu plus anodins et pour lesquels on peut faire pression, en amont, sur un joueur, un entraîneur ou pourquoi pas un arbitre.
Des logiciels spéciaux pour détecter les paris massifs. Face à ces risques potentiels, des logiciels avec des algorithmes très puissants sont mis en place pour détecter des paris massifs sur Internet. A la police judiciaire, le service des courses et jeux a mis en place des stages pour former un maximum de ses membres en cas d'enquête urgente.
Tracfin, la plateforme de Bercy qui trace les mouvements d'argents anormaux, est elle aussi mobilisée. Fait inédit : Europol et Interpol ont également été intégrés au dispositif. Hors de question, disent les officiels, que l'Euro 2016 soit entaché d'un scandale de paris suspects.