Première nation au classement Fifa, la Belgique arrive à l'Euro 2020 dans la peau d'un prétendant au titre final. Forts d'une génération dorée, mais quelque peu diminués à l'image d'Eden Hazard, les Diables rouges peuvent-ils enfin s'imposer dans une grande compétition ? Les arguments sont partagés.
Elle est l'une des nations épouvantail de cet Euro 2020. La Belgique, demi-finaliste de la dernière Coupe du monde, a toutes les raisons de croire à un premier grand titre international. Première nation au classement FIFA depuis septembre 2018, la Belgique s'appuie sur une génération dorée de joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens : Eden Hazard au Real Madrid, Kevin De Bruyne à Manchester City,…
Une génération qui n'a toutefois jamais remporté de titres en sélection. A-t-elle les moyens de s'imposer enfin pour l'un de ses derniers grands rendez-vous internationaux ? Europe 1 vous propose trois arguments qui plaident pour une victoire finale des Diables rouges, et trois contre un tel succès.
Pour : une génération dorée sur sa lancée
• Des joueurs de classe internationale
La Belgique compte sur une génération de joueurs de classe mondiale. L'ancien lillois Eden Hazard et le milieu de Manchester City Kevin De Bruyne sont les deux joueurs clé de la sélection, malgré un état de forme physique encore incertain. Les Diables rouges ont également des attaquants de haut niveau, comme celui de l'Inter Milan Romelu Lukaku. Défensivement, cette équipe apporte de la sérénité grâce à une défense à trois joueurs expérimentés : Toby Alderweireld (32 ans), Thomas Vermaelen (35 ans) et Jan Vertonghen (34 ans), ainsi que l'un des meilleurs gardiens du monde actuellement, Thibaut Courtois. La Belgique évolue sous les ordres du sélectionneur espagnol Roberto Martinez, qu'il a remise sur les bons rails depuis 2016. Avec les conseils de l'ancien attaquant français Thierry Henry, déjà présent en 2018 et de retour avec la Belgique pour l'Euro, cette sélection a tout pour briller.
• Quart de finaliste à troisième du Mondial en quatre ans
Discrète au tournant des années 2010, la Belgique a fait son grand retour au premier plan du football mondial en 2014 en atteignant les quarts de finale de la Coupe du monde au Brésil. Les Diables rouges ont appris de leur courte défaite face à l'Argentine (1-0) pour aller de l'avant et confirmer les espoirs placés en eux. Quatre ans plus tard, les Belges sont parvenus à se hisser sur la troisième marche du podium de la Coupe du monde 2018 en Russie, le meilleur résultat de son histoire. Sur sa lancée, la Belgique espère de nouveau performer à l'Euro 2020 en remportant leur premier titre majeur en Europe, plus de 40 ans après leur seule finale disputée à l'Euro en 1980 (défaite 2-1 contre la RFA).
• Du haut niveau en qualifications
Les Diables rouges n'ont eu aucun mal pour accéder à la phase finale de l'édition 2020. Les partenaires d'Eden Hazard et Romelu Lukaku sont les premiers à avoir validé leur ticket début octobre 2019 après un parcours sans faute lors des éliminatoires (dix victoires en dix matches). La Belgique y a surtout performé avec 40 buts inscrits, et seulement trois encaissés. Elle a notamment devancé la Russie, qu'elle va retrouver dans le groupe B, et l'Ecosse qualifiée lors des barrages. Opposée à la Russie donc, au Danemark et à la Finlande dans le groupe B, les Diables rouges ne devraient faire qu'une bouchée du premier tour afin de se lancer au mieux pour la phase à élimination directe. Et rêver d'un nouveau parcours sans faute jusqu'à Wembley le 11 juillet prochain, où se jouera la finale.
Contre : une sélection diminuée et encore fragile
• Hazard et De Bruyne diminués physiquement, pour combien de temps ?
C'est l'une des grandes inconnues de cette équipe de Belgique : dans quelle forme physique seront Eden Hazard et Kevin De Bruyne, deux joueurs primordiaux de l'animation offensive des Diables rouges ? Le milieu du Real Madrid Eden Hazard traîne des blessures récurrentes depuis deux ans qui l'ont empêché de jouer régulièrement en club. Revenu en jeu quelques semaines avant l'Euro, l'ancien lillois n'est pas sûr de débuter le premier match contre la Russie. Son coéquipier en sélection Kevin De Bruyne, touché au visage pendant la finale de Ligue des Champions fin mai, sera lui absent pour cette première rencontre et ne s'est toujours pas entraîné avec ses partenaires. Si ces deux joueurs ne reviennent pas à leur meilleur niveau, la tâche se compliquera pour les Diables rouges.
• Encore de la fragilité dans les grands rendez-vous
Cette génération dorée se connait bien, et joue en 2021 l'un de ses derniers grands rendez-vous internationaux au complet. Il s'agit pratiquement de l'année ou jamais pour la sélection belge, qui a jusqu'ici toujours rendu les armes dans les matches décisifs. En 2016, déjà annoncée comme l'une des grandes nations favorites de l'Euro, la Belgique avait été punie par le pays de Galles en quarts de finale, pourtant novice dans la compétition et contre qui elle avait marqué le premier but avant de s'incliner sèchement 3 à 1. En demi-finale du Mondial 2018, il s'en est fallu de peu pour les hommes de Roberto Martinez, qui ont échoué face au défi tactique de l'équipe de France de Didier Deschamps (0-1). Les dernières marches sont encore difficiles à grimper pour les Belges.
• L'Italie en quarts, avant de possibles retrouvailles avec la France
Si les Diables rouges ne devraient pas avoir de mal à sortir en tête du groupe B, de grands défis les attendent dès les quarts de finale. La Belgique pourrait y retrouver l'Italie, de retour dans une compétition majeure après son absence au Mondial 2018, et qui se sublime lors des grands matches. C'est ainsi que les Italiens avaient battu la Belgique en phase de groupes du dernier Euro (2-0). Un quart de finale potentiellement complexe, avant de possibles retrouvailles avec la France en demi-finale si les Bleus terminent premiers de leur groupe F très relevé et qu'ils rejoignent le dernier carré de la compétition.
Conclusion
La Belgique a toutes ses chances, mais l'état de forme de ses deux joueurs clé, Eden Hazard et Kevin De Bruyne, diminués physiquement, sera déterminant. Les Diables rouges devront surfer sur leurs excellentes qualifications pour se défaire de la Russie samedi et du Danemark jeudi après six mois d'invincibilité, et franchir un cap psychologique dans les grands rendez-vous.