Ce qu’on a aimé, ce qui reste à améliorer : le bilan du premier tour des Bleus

La joie des Bleus lors de la victoire en Allemagne.
La joie des Bleus lors de la victoire en Allemagne. © FRANCK FIFE / POOL / AFP
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L’équipe de France a terminé première de son groupe après son match nul contre le Portugal, mercredi soir (2-2). Si la victoire contre l’Allemagne a marqué les esprits, les Bleus éprouvent cependant toujours des difficultés dans l’animation offensive. Europe 1 sort le carnet de notes après ce premier tour. 
ANALYSE

Ne faisons pas la fine bouche : terminer premier du "groupe de la mort" de cet Euro est une vraie performance pour les Bleus. L’équipe de France, qui a fait match nul contre le Portugal (2-2) mercredi soir, s’est ainsi assurée un huitième de finale abordable face à la Suisse, lundi prochain. La victoire contre l’Allemagne (1-0), après un choc tendu et intense, a rappelé que les hommes de Didier Deschamps ne sont pas champions du monde pour rien.

Mais le nul en Hongrie (1-1) a aussi mis en lumière les failles des Bleus dans le jeu, notamment en phase offensive. Les blessures d'Ousmane Dembélé, Lucas Hernandez et Lucas Digne sont également sources d’inquiétudes pour la suite de la compétition. Europe 1 fait le bilan de ce premier tour compliqué mais finalement bien géré par l’équipe de France. 

Ce qu’on a aimé

La victoire en Allemagne

Les Bleus pouvaient difficilement rêver meilleure entrée en matière. En Allemagne, à Munich, l’équipe de France a étalé toutes les qualités qu’on lui connaît pour remporter une très belle victoire (1-0), sur un but de Matts Hummels contre son camp. Présents dans les duels, très propres techniquement, solides en défense : les Bleus ont réalisé un match abouti, même s’ils n’ont pas toujours dominé dans le jeu. Ils ont cependant eu nettement plus d’occasions que des Allemands presque inoffensifs, avec un poteau de Adrien Rabiot et deux buts refusés pour hors-jeu à Kylian Mbappé et Karim Benzema en deuxième période. Ce match, c’était du tout bon. 

Du caractère dans les moments durs 

Les Bleus ont ensuite concédé le nul face à la Hongrie (1-1) et le Portugal (2-2) pour terminer en tête de la poule avec cinq points, devant l’Allemagne. Deux rencontres où l’équipe de France a parfois considérablement souffert, sans jamais couler.

Malgré l’ouverture du score des Hongrois contre le cours du jeu et une prestation insipide, les Bleus ont trouvé les ressources pour égaliser par Antoine Griezmann. Ils ont fait preuve d’encore plus de caractère (et d’un brin de chance) face au Portugal. Malgré une première période dominée par les Portugais, ils ont réussi à égaliser puis à prendre l’avantage sur un doublé de Benzema, avant de montrer du cœur en fin de match pour conserver le point du nul. Il faudra montrer autant de caractère, voire plus, pendant la phase finale. 

Paul Pogba, le patron 

Si un joueur a symbolisé ces valeurs de combativité, c’est bien Paul Pogba. La "Pioche" a été le meilleur Bleu durant ce premier tour, avec deux énormes prestations contre l’Allemagne et contre le Portugal. Précieux à la récupération avec N’Golo Kanté, le milieu de Manchester United a surtout été la rampe de lancement des attaques françaises. C’est lui qui est à l’origine du but contre son camp de Hummels, d’une ouverture superbe pour le centre de Lucas Hernandez. C’est lui aussi qui lance Kylian Mbappé dans la profondeur pour le penalty provoqué contre le Portugal, et lui encore qui délivre une délicieuse passe décisive à Karim Benzema pour le 2-1. S’il maintient ce niveau, les Bleus peuvent aller très, très loin.

Karim Benzema débloque (enfin) son compteur 

L’autre satisfaction individuelle de ce premier tour s’appelle Karim Benzema. La star du Real Madrid a enfin débloqué son compteur en équipe de France, cinq ans et huit mois après sa dernière réalisation sous le maillot tricolore. Tout n’a pas été rose pour autant pour "KB9". S’il a été bon contre l’Allemagne, avec un but refusé pour un très léger hors-jeu, il est passé complètement à côté de son sujet contre la Hongrie. Benzema a cependant fait taire les critiques avec son doublé contre le Portugal, d’un penalty converti avec autorité et d’un but de pur attaquant conclu d’une frappe poteau rentrant. Maintenant qu’il a retrouvé le chemin des filets, l’attaquant madrilène va pouvoir totalement se libérer. 

Ce qu’on n’a pas aimé 

Des difficultés dans l’animation offensive

Le retour de Karim Benzema a impliqué un changement de schéma, avec un 4-3-3 aligné contre l’Allemagne et la Hongrie. Mais hormis contre les Allemands, l’animation offensive a souvent peiné, à l’image d’un Kylian Mbappé frustré et moins en vue qu’auparavant. Le 4-2-3-1 testé par Didier Deschamps contre le Portugal n’a pas été concluant, loin de là, avec un Corentin Tolisso perdu sur le côté droit. Mais "DD" a peut-être trouvé la solution en fin de match, avec l’entrée en jeu réussie de Kingsley Coman. Et si, contre la Suisse, on voyait l’attaque dont tous les supporters tricolores rêvent, avec Mbappé et Coman sur les côtés, et Griezmann en soutien de Benzema ? Nous, en tout cas, on a très envie de voir ça.

Des blessures et une vraie fatigue avant la phase finale 

Les champions du monde le savaient : ils allaient devoir être à fond dès le premier tour. Ces trois matches très intenses ont forcément entamé les organismes, sans grande possibilité de faire tourner pour Didier Deschamps. Les Bleus ont en plus perdu Ousmane Dembélé, qui va devoir se faire opérer du genou, pour le reste de l’Euro. Contre le Portugal, les deux arrières gauche Lucas Hernandez et Lucas Digne se sont successivement blessés en quelques minutes, forçant Adrien Rabiot à dépanner à un poste inhabituel pour lui. Didier Deschamps n’a d’ailleurs pas masqué son inquiétude après la rencontre, craignant que ses deux latéraux ne soient pas remis à temps pour le huitième contre la Suisse. Si c’était le cas, il faudrait alors bricoler une défense sans arrière gauche de métier.