Avec eux, l'extraordinaire devient banal. L'équipe de France de handball, championne du monde, olympique et d'Europe en titre, s'attaque à un nouveau défi à partir de vendredi, en Pologne. Les Bleus disputeront l'Euro avec l'ambition de conserver leur couronne continentale, une performance encore jamais réussie par les Français. Cette génération dorée, abreuvée de trophées, n'a en tête qu'un seul objectif : la victoire, et rien d'autre.
Un palmarès vertigineux. On a tendance à l'oublier, mais le règne de l'équipe de France sur le handball mondial est hors du commun. Depuis 2008, les hommes de Claude Onesta écrivent leur légende avec une régularité d'orfèvre et une domination implacable. Le palmarès de ces Bleus donne le vertige : ils ont ainsi remporté sept des neuf dernières grandes compétitions, ne laissant en chemin que le Mondial 2013 (6e) et l'Euro 2012 (11e). Pour le reste, l'or était à chaque fois au rendez-vous, au point de détenir à l'heure actuelle tous les trophées majeurs du hand, Euro (2014), Mondiaux (2015) et Jeux Olympiques (2012).
Une pression populaire accrue. A l'heure de disputer une nouvelle compétition, l'équipe de France arrive dans la peau du grand favori. Le public français s'est en plus habitué à ce règne inédit dans le sport collectif français, et attend une nouvelle victoire de cette génération pratiquement imbattable. Une pression du résultat dont sont tout à fait conscients les joueurs et le staff de l'équipe de France.
"C'est sûr que les gens, au mois de janvier, nous en parlent, on est beaucoup plus reconnus dans la rue. Le public suit de plus en plus les compétitions", approuve l'ailier Michaël Guigou. "On leur donne beaucoup de plaisir et de joie avec des titres, avec une équipe qui montre beaucoup de valeurs, et ça c'est important", poursuit "Mika", un des piliers des Bleus.
Joueurs différents, ambition intacte. Après sept ans de règne, le visage de l'équipe de France s'est pourtant peu à peu transformé. L'ossature reste la même, avec les indéboulonnables Omeyer, Karabatic, Narcisse, Abalo ou encore Guiguou, présents depuis dix ans, mais des petits nouveaux s'intègrent progressivement. Claude Onesta a dû appeler trois novices pour faire face à une cascade de forfaits, comme Accambray, Grébille ou encore Barachet.
Remili, 20 ans, Derot, 23 ans et Kounkoud, 18 ans, connaîtront ainsi leur première compétition internationale avec les grands. Malgré ce rajeunissement, l'ambition reste la même. "Je continue à dire que l'équipe de France a un statut", assure Claude Onesta. "Les gens prennent rendez-vous pour l'épisode suivant. On est presque Star Wars nous aussi, les gens attendent le prochain épisode. Donc on n'a pas le droit de tromper cette attente", prévient le sélectionneur.
Ne pas tout remettre en question en cas d'échec. Avec cette exigence, tout résultat autre qu'une victoire finale s'apparentera à un échec. "Pour autant, on ne peut donner que ce qu'on a. On fera tout pour que ce soit la meilleure édition possible", tempère Claude Onesta. "Par contre on n'a pas le droit de tout remettre en question pour une victoire immédiate qui serait peut être moins indispensable. On fera du mieux possible", renchérit le sélectionneur.
Claude Onesta a forcément en mémoire l'Euro 2012, raté dans les grandes largeurs par l'équipe de France (11e place). Quelques mois avant les Jeux Olympiques de Londres, on pouvait craindre la fin d'un cycle, l'arrivée en bout de course d'une génération exceptionnelle. La réponse des Bleus ? Un second sacre olympique d'affilée, avant un nouvel Euro en 2014, puis le Mondial 2015. Il est des défaites dont même l'équipe de France de hand peut sortir renforcée.