La France et l'Ukraine, deux favoris de la compétition, s'affrontent en quarts de finale de l'Euro Espoirs dimanche (21h00) à Cluj en Roumanie, avec l'ambition pour l'une de décrocher un titre qui la fuit depuis 1988 et pour l'autre de briller pour son peuple, envahi par la Russie depuis février 2022.
"C'est un sentiment légitime", a estimé samedi, Sylvain Ripoll, le sélectionneur français. "Quand on a la chance d'être sur un terrain de foot, dans le contexte que les Ukrainiens connaissent, évidemment qu'ils pensent à tous leurs proches et qu'ils défendent, haut et fort, leurs couleurs." "C'est une équipe qui est en mission", ajoute-t-il. "Mais nous aussi, nous le sommes. Pour représenter notre pays et aller chercher les objectifs élevés que l'on s'est fixés."
"Tout le monde veut gagner le titre"
Officiellement, selon le vœu de Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football, l'équipe de France espoirs doit atteindre les demi-finales de l'Euro-2023, disputé entre la Roumanie et la Géorgie. "Mais personne ne veut s'arrêter en demie" prévient Amine Adli, de retour de suspension pour le quart face à l'Ukraine. "Si on ne voulait pas gagner, on aurait fait en sorte de perdre en poule, on aurait été plus rapidement en vacances. Sérieusement, tout le monde veut gagner le titre".
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Pour appuyer ses dires, l'attaquant du Bayer Leverkusen invite à observer ses coéquipiers lors des entraînements en Roumanie. "Demandez aux entraîneurs-adjoints qui arbitrent nos jeux et nos petites oppositions: ils en ont marre. On ne fait que râler parce que personne ne veut perdre." "C'est ce qui fait notre force" reprend-t-il. "On est des jeunes ambitieux qui rêvons tous de jouer au plus haut niveau et de tout gagner. Ca forge notre esprit de vainqueur."
Des espoirs déjà en 'A'
Face à ce groupe, déterminé à imiter Laurent Blanc, Eric Cantona ou Christophe Galtier, leurs ainés de 1988, seuls espoirs français vainqueurs d'un Euro, se dresse donc l'Ukraine, sa mission patriotique, et sa pléiade d'internationaux chez les 'A'. "C'est une équipe que l'on connait bien pour l'avoir affrontée deux fois lors des qualifications de cet Euro (victoire 5-0 et match nul 3-3)", explique Ripoll. "Mais c'est une équipe qui s'est renforcée, avec des joueurs qui sont redescendus de l'échelon supérieur."
L'avant centre Vladyslav Vanat, le gardien Anatoliy Trubin, les milieux Georgiy Sudakov et Artem Bondarenko ou encore la star Mykhaïlo Mudrik, tous bataillaient encore il y a 15 jours avec l'Ukraine 'A' lors des éliminatoires de l'Euro-2024 face à la Macédoine du Nord et Malte avant de rejoindre directement les Espoirs en Géorgie et en Roumanie. Avec eux, l'Ukraine n'a pas perdu en cohésion ce qu'elle a gagné en talent : ils évoluent tous - sauf Mudrik, à Chelsea - au Shakhtar Donetsk et se connaissent donc par cœur. Le vainqueur de ce choc entre deux équipes "en mission" affrontera en demie, mercredi à Bucarest, l'Espagne ou la Suisse opposées samedi lors du deuxième quart de finale.