La France s'est fait rattraper sur le fil par l'Islande (1-1) lundi à l'Euro, un accroc sans conséquence comptable mais qui fait tache avant les quarts, malgré la prestation remarquée du joker Melvine Malard, ultra-efficace en l'absence de la blessée Marie-Antoinette Katoto. Déjà qualifiées au coup d'envoi, les Bleues ont terminé leur premier tour sur une légère fausse note en encaissant un penalty dans le temps additionnel, un grain de sable contrariant après seize victoires consécutives.
Un hommage à Katoto au cours du match
À Rotherham, où le thermomètre affichait 33°C, la bonne nouvelle est cependant venue de Malard, visiblement pas submergée par l'émotion d'une titularisation quasi-surprise. Après 43 secondes seulement, la Lyonnaise de 22 ans avait déjà fait trembler les filets, inscrivant le but le plus rapide de cet Euro anglais et devenant, au passage, la plus jeune buteuse française de l'histoire dans cette compétition.
La droitière a donné un aperçu de ses qualités d'entrée : une remise subtile derrière la jambe d'appui pour Clara Mateo, une course vers l'axe et une frappe du gauche sur un service de la joueuse du Paris FC. Imparable et ultra-efficace.
Malard a célébré sa réalisation en dessinant la lettre "M" avec ses doigts et en criant "Marie" face aux caméras, un hommage appuyé à Katoto, l'attaquante star des Bleues rentrée en France après s'être gravement blessée contre la Belgique quatre jours plus tôt.
Deux buts annulés
Le forfait de l'avant-centre du Paris SG avait voilé le ciel des Bleues, orphelines de leur buteuse attitrée et démunies en l'absence de doublure véritable. La sélectionneuse Corinne Diacre avait brouillé les piste la veille devant la presse, laissant entendre qu'elle lancerait la deuxième N.9 de son effectif, Ouleymata Sarr, plutôt que Malard.
Sous le maillot tricolore, cette dernière avait donné satisfaction à chacune de ses titularisations précédentes, se distinguant avec un doublé contre le Kazakhstan en octobre 2021, un but contre la Finlande en février et un autre face au Cameroun en juin. Remplacée par Sarr (79e), Malard a bénéficié d'une longue accolade de Diacre, visiblement ravie.
Il ne s'agit peut-être pas d'un choix durable ou définitif, mais cela permet à la sélectionneuse des Bleues d'y voir plus clair avant le quart de finale prévu samedi face aux Pays-Bas.
La VAR a puni les Bleues à la dernière seconde
Son homologue Mark Parsons, présent dans les tribunes du New York stadium, a pu constater que la jeunesse française avait du talent, à l'image de Selma Bacha (21 ans) et Sandy Baltimore (22 ans), habituelles remplaçantes lancées cette fois comme titulaire.
Il a pu aussi déceler quelques failles du côté de la défense française. Aïssatou Tounkara, encore préférée à Griedge Mbock, s'est ratée sur une relance (36e) et au duel (77e), et sa partenaire dans l'axe Wendie Renard n'a pas toujours été impériale. La gardienne Pauline Peyraud-Magnin a certes gratifié le public d'une superbe envolée (56e), mais son placement hasardeux (41e, 59e) a donné des sueurs froides aux quelques supporters français présents.
La France n'a pas eu de chance sur des frappes de Baltimore (55e) et Grace Geyoro (67e), repoussées par les montants islandais, et elle s'est vu refuser deux buts de Malard (68e) et Geyoro (88e) après recours à l'assistance vidéo. Et la VAR a puni les Bleues à la dernière seconde du match, avec un penalty concédé par Sarr sur un croche-pied. Peyraud-Magnin a plongé, en vain.