Jamais sans doute les rues de Genève n'avaient autant vibré pour un match de football. Le coup de tonnerre de l'élimination de la France lundi soir face à la Suisse (3-3, 5 t.a.b à 4), en huitièmes de finale de l’Euro, n’a évidemment pas été vécu de la même façon d’un côté ou de l’autre de la frontière. Les supporters helvètes avaient, il faut dire, pas mal de choses à fêter.
D’abord, cela faisait 29 ans que la Suisse n'avait plus battu la France. Ensuite, c’est la première fois depuis 67 ans que la "Nati" parvient à se qualifier dans un match à élimination directe. Alors dans la capitale économique de la confédération, à quelques kilomètres de la frontière française, les supporters n’ont pas contenu leur joie.
Il est quasiment minuit quand la Suisse renverse la France et donne le coup d'envoi d'une nuit de fête. Dans les rues de Genève, on croise des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des fans de foot et des curieux. Tout le monde est dehors pour vivre ce moment. Pour partager, savourer, maillots et drapeaux suisses sur les épaules.
"Les Français, ils nous chambraient, ils nous chambraient"
"Je n’aurais jamais cru, en tant que Suisse, que la Suisse allait gagner. Et du coup c’est encore mieux, c’est parfait", exulte une jeune femme. "C'est incroyable. Les Français, ils nous chambraient, ils nous chambraient, et franchement aujourd'hui on a fait quelque chose d'incroyable", hallucine encore un supporter. "C’est magnifique ! Et en plus aux penalties. Il y a tout eu dans ce match, tout !"
Cette soirée va marquer éternellement le sport suisse. Désormais, cette nation voisine de la France, que les frontaliers taquinaient volontiers, tient sa revanche. Une revanche éclatante. Historique.