EXCLUSIVITE - Loïc Perrin sur l'ASSE : «Je veux remettre l'institution au-dessus du reste»

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Colin Abgrall , modifié à
L’ancien footballeur et actuel coordinateur sportif de l’AS Saint-Etienne (ASSE) Loïc Perrin est l’invité exceptionnel d’ "Europe 1 Sport". Il a répondu ce samedi aux questions du journaliste et éditorialiste Jacques Vendroux pendant près de 20 minutes dans Europe 1 Sport, présenté par Lionel Rosso.
EXCLUSIF

Grand nom du football et figure stéphanoise, Loïc Perrin a passé l’intégralité de sa carrière à l’AS Saint-Etienne, son club formateur. Entre 2003 et 2020 il a disputé 470 matches sous les couleurs des Verts et y a passé 16 saisons, un record dans l’histoire du club. En exclusivité, il évoque sa carrière, son nouveau rôle, ses objectifs et le match face à l’Olympique de Marseille, reporté à dimanche (15 heures).

Rester toute sa carrière dans le même club : "C'est de plus en plus rare"

"Il y a des joueurs qui ont fait toute leur carrière dans un club. Je pense à Romain Danzé à Rennes (de 2006 à 2019). Mais c'est de plus en plus rare parce que le foot a évolué. On voyait ce genre de carrière à une certaine époque où il y avait moins de transferts et où l'amour du maillot, de l'institution ou d'un logo existait un peu plus."

Sur un possible transfert lors de sa carrière : "Je ne voulais pas partir pour partir"

"Tout au long de ma carrière, j'ai toujours dit que je ne voulais pas partir pour partir. Si je partais, c'était vraiment pour franchir un palier. Les deux seules fois où j'ai failli partir, c'était en 2010, à Monaco. On sortait de deux saisons très compliquées. J'avais 25 ans. Je me disais que c'était peut être le moment de sortir de ma zone de confort et de découvrir autre chose. Ça ne s'est pas fait parce que les clubs ne se sont pas mis d'accord. Et la deuxième fois, c'était au mercato hivernal, en 2014, avec Arsenal. Ce n'est pas allé au bout parce que Arsenal a fini par choisir un autre joueur."

Sur ses doutes pendant sa carrière : "Il faut faire preuve de caractère"

"C'est la difficulté de rester aussi longtemps. J'ai été mis en concurrence et j'ai été un peu écarté à certains moments, mais comme tous les joueurs, ma carrière n'a pas été toute rose. Déjà, pour intégrer le groupe professionnel, ça a été compliqué. Aujourd'hui, j'ai l'impression que les jeunes banalisent un peu le fait d'être dans un groupe professionnel. Moi, j'ai mis plus de deux ans pour obtenir ma place de titulaire. Ce n'est pas toujours tout rose. Et au fil de ma carrière, même plus tard, j'ai été aussi un peu discuté. Il faut faire preuve de caractère pour pouvoir être sur le terrain."

Sur ses 470 matches disputés en Ligue 1 : "J'aurai aimé en faire plus"

"C'est un beau chiffre. Mais au final, j'ai loupé des matches parce que je n'ai pas été épargné par les blessures. J'aurais aimé en faire plus, mais je suis content de ce que j'ai pu réaliser. C'est compliqué de prévoir une carrière. Je ne pensais pas faire toute ma carrière à Saint-Etienne. Quoi qu'il arrive, j'aurais été attaché à ce club et à cette ville parce que c'est mon club formateur. C'est la ville où je suis né. Ces 470 matches ont encore plus de faveur."

Ses nouvelles fonction au club : "C'est quelque chose que j'aime faire"

"Au sein du club, les missions que j'ai, c'est de m'occuper de l'équipe professionnelle, du centre de formation, de la cellule de recrutement. Et même si ça allait vite pour moi, parce que ce n'était pas prévu, c'était une opportunité. Au mois de décembre, quand Jean-François Soucasse m'a proposé cette fonction, je ne vais pas dire que je n'ai pas hésité parce qu'il faut réussir à garder un équilibre familial. Ce n'est pas forcément évident quand on a ce genre de poste. Mais aujourd'hui, je me rends compte que c'est vraiment quelque chose que j'aime faire, qui me correspond et surtout dans un club que j'aime. Donc, en restant moi-même, je vais essayer de transmettre ce que j'ai appris à notre club et à notre ville."

Un renouveau grâce à la nouvelle direction ? "Si les supporters reviennent au stade, ce n'est pas un hasard"

"Ce n'est pas évident de retrouver des grands noms, et ce n'est pas évident de retrouver une sérénité parce que ce sont les résultats de l'équipe professionnelle qui sont le moteur d'un club. Et sans le travail de l'équipe, sans le travail du staff, nous, on est pas grand chose. C'est pour ça que c'est un ensemble. On n'a pas la prétention de faire les choses à trois à Saint-Etienne. On essaye de concerner tout le monde et c'est pour ça que ça fonctionne. Et félicitations aux joueurs d'être au moins revenus dans ce championnat, dans le bon esprit. Si aujourd'hui les supporters reviennent au stade, ce n'est pas par hasard, c'est parce qu'ils s'identifient à l'équipe. Et ça, c'était la première chose à faire, selon nous. On est très prudent parce qu'on part de très loin aujourd'hui."

A-t-il arrêté trop tôt ? "Dans ma tête, c'était terminé"

"Je ne pense pas parce que moi, j'avais 35 ans. J'étais en fin de contrat à l'issue de la saison 2019-2020 et en début de saison je savais que j'allais arrêter. Je ne l'avais pas dit encore parce que c'était trop tôt. Mais dans ma tête, c'était terminé pour moi. C'était l'année du Covid, donc c'était très particulier puisque la saison s'est arrêtée au mois de mars. Une semaine avant, j'avais annoncé à ma direction que j'envisageais d'arrêter à la fin de la saison. Du coup, rien ne s'est passé comme prévu. Au final, on se qualifie pour la finale de la Coupe de France et j'ai la possibilité de rattacher la saison d'après pour faire la finale. Donc j'ai signé un contrat d'un mois puisque j'étais en fin de contrat au 30 juin 2020. La finale était fin juillet. J'ai signé. Et quand j'ai repris ma préparation, j'ai senti qu'il fallait que j'arrête après la finale. Je pense aussi que ça ne me manque pas parce que j'ai pris la décision d'arrêter."

Son souhait pour le futur : "Laisser un héritage aux personnes qui vont venir après"

"Je souhaite juste que Saint-Etienne revienne au niveau qu'il mérite, c'est-à-dire bon en Ligue 1. Et puis, j'ai juste envie de remettre un peu l'institution et le blason au-dessus du reste. C'est le plus important, parce que nous, on est de passage. On veut essayer de laisser un héritage aux personnes qui vont venir après nous."

Sur le match ASSE-OM (reporté à dimanche 15 heures) : "On joue les matches pour les gagner"

"J'en ai fait quelques-uns. Ce sont deux clubs mythiques du championnat de France, avec sûrement les supporters les plus fidèles de leurs clubs respectifs. Ça a toujours été une affiche. On sera à guichets fermés. Forcément, quand on regarde le classement, on est loin d'être favori contre une équipe de Marseille qui performe avec des joueurs, un effectif qui est bien supérieur au nôtre, mais j'ose espérer qu'avec notre public puis avec nos qualités, qu'on puisse les gêner. On l'a vu dernièrement entre la Macédoine et l'Italie, par exemple.

Il peut y avoir plein de facteurs dans un match. Au départ, on est à égalité quoi qu'il arrive. Il peut y avoir des éléments favorables pour nous. On est quand même sur une sur une série de matches plutôt positive, même si le match de Troyes (1-1) avant la trêve a peut être été l'un de nos matches les moins bons. La trêve est peut-être arrivée au bon moment. On reste sur notre série de matches sans défaite, donc on a eu le temps de bien préparer ce match de Marseille. On joue les matches pour les gagner."