"On n'éteint pas le phare quand on est dans la tempête". Voici comment la garde rapprochée de Noël Le Graët résume sa quatrième candidature à la présidence de la FFF, officialisée, sans surprise, jeudi. Le Breton de 79 ans, dans le paysage médiatico-footballistique depuis plus de 30 ans, a été l'un des grands artisans du renouveau de la Fédération française de foot, meurtrie par la grève des Bleus à Knysna en 2010. Malgré une santé vacillante ces dernières années, et un âge rappelé par ses détracteurs, Noël Le Graët repart donc au combat.
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"Tu lui retires le football, il meurt, c'est sa raison de vivre", confie à Europe 1 un cacique de la "Fédé". "Avec son expérience, il a atteint l'âge de la maturité, aussi bien dans le foot français qu'à l'international [il est membre du Comex de la Fifa, ndlr), il travaille pour l'intérêt général du football français."
"Réenchanter la société avec le football"
"Il est important de garder cette stabilité en cette période de crise", estime Brigitte Henriques qui, sous la présidence de Noël Le Graët, a été promue secrétaire générale puis vice-présidente de la FFF, en charge notamment du plan de féminisation du foot tricolore. "On aura besoin d'aider les clubs. L'expertise et la proximité qu'on peut avoir dans notre organisation va nous le permettre", précise-t-elle sur Europe 1.
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Promesse de campagne ou non, l'équipe Le Graët se fixe également pour objectif de "voir comment le football va contribuer à rendre la société et le monde meilleur". Brigitte Henriques ajoute : "Notre responsabilité est de réenchanter la société avec le football. Et de mettre aussi en avant nos valeurs, et les thématiques qu'on défend, comme l'éducation, tout ce qui est lié aux violences faites aux femmes, au racisme. I faut qu'on soit plus actifs qu'on ne l'est déjà et qu'on le fasse savoir. Car dans le savoir-faire, on est déjà pas mal, mais peu de personne le savent."
Des "ajustements" budgétaires en vue
Mais le contexte est extrêmement dégradé, tant sur le plan sanitaire qu'économique. Dans la lettre envoyée aux familles du foot français, amateures et professionnelles, que nous nous sommes procurée, Noël Le Graët précise que "les méthodes qui ont fonctionné hier, dans un environnement stable et en croissance, ne pourront être appliquées demain." "Il y aura des ajustements à faire", indique-t-on dans les rangs de l'actuel président.
Même son de cloche du côté de Brigitte Henriques. "La priorité, ce sera vraiment de relancer la machine, cela signifie faire en sorte que les clubs puissent rouvrir", analyse-t-elle sur Europe 1, pointant les difficultés économiques de tous les secteurs durant cette période. "Il va falloir bien prendre conscience qu'on ne pourra pas avoir les mêmes budgets qu'on avait au préalable. Depuis le mois de novembre, il n'y a pas de rentrées d'argent pour la Fédération, pour les clubs".
La Fédération est parvenue, pour le moment, à maintenir la Coupe de France, qui lui rapporte plus de 35 millions d'euros.
Frédéric Thiriez et Michel Moulin, l'ex et l'outsider
Face à Noël Le Graët, grandissime favori, deux candidats se sont officiellement manifestés. Un "ex", Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue de football professionnel entre 2002 et 2016. Et un outsider Michel Moulin, un homme d'affaires gravitant avec plus ou moins de succès autour du football. Deux candidatures prises au sérieux officiellement, même si dans l'entourage de Noël Le Graët, Frédéric Thiriez est considéré comme "hors-sol", "qui rêve tout éveillé" et Michel Moulin comme un "affairiste".
"On sera prêts, motivés, déterminés", glisse Brigitte Henriques. Noël Le Graët peut également compter sur le soutien des présidents les plus influents de Ligue 1, Nasser Al-Khelaïfi (PSG), Jacques-Henri Eyraud (OM), Jean-Michel Aulas (OL) ou encore Jean-Pierre Rivère (Nice). La campagne ne fait que commencer, les premiers coups aussi. Le verdict est attendu le 13 mars prochain, à l'occasion de l'assemblée générale de la FFF.