L'un des vice-présidents de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Godet, a indiqué dimanche démissionner après les révélations de Mediapart, selon qui une société dont il était l'actionnaire a touché de l'argent de la revente frauduleuse de billets de matches du XV de France. "L'information (annoncée par le JDD, ndlr) selon laquelle j'ai présenté ma démission au président (Pierre) Camou est exacte (...) Je ne l'ai pas fait à cause des révélations, qui sont totalement infondées, totalement mensongères. Je l'ai fait parce que je veux pouvoir être libre de me défendre, sans que les balles qui ne vont pas manquer de partir, puissent atteindre l'institution que j'ai servie" a déclaré à RMC Sport Bernard Godet.
Une future plainte en diffamation ? Il a ajouté qu'il déciderait "demain (lundi) ou mardi au plus tard de porter plainte pour diffamation. Selon des documents rendus publics dimanche par le site d'information Mediapart, Bernard Godet, en charge du marketing et du commercial à la FFR, a été l'actionnaire d'une société (Impact Club) qui a touché, en 2008 et 2009, 99.709 euros provenant de la revente frauduleuse de billets. Cet argent provient selon Mediapart d'une société jumelle, Impact Sport.
Une affaire de double billetterie. Pourtant non agréée par la FFR pour vendre des hospitalités pour les matches du XV de France, cette dernière avait signé en 2001 un contrat avec le Cercle des internationaux (devenu en 2004 l'Amicale des anciens internationaux), une association présidée par Gérald Martinez, ancien joueur du XV de France et membre du comité directeur de la FFR jusqu'en 2012. Selon les termes du partenariat, l'Amicale de Martinez (actionnaire avec Bernard Godet dans Impact Club) fournissait 200 places, obtenues de la FFR, par rencontre à Impact Sport en échange du versement de 7% du produit des ventes. Toujours selon Mediapart, "l'année où il entre au capital d'Impact Club, Bernard Godet a bien été chargé par la FFR d'auditer les comptes de l'Amicale des anciens internationaux".
Un "démenti formel". Contacté par Europe 1 samedi, Bernard Godet s’est défendu : "Je tiens à apporter un démenti absolument formel sur tout ce qui est dit. Je réfute absolument toutes les accusations de Mediapart. Je n’ai jamais été dirigeant de l’une des deux sociétés qui sont citées (Impact Sport et Impact Club)", a-t-il martelé. "Qu’il y ait des choses à améliorer en matière de gestion de la billetterie, c’est vrai. On ne revendique pas une gestion ultra parfaite mais on revendique une moralité absolue et une absence de recherche d’enrichissement de quiconque", a-t-il encore commenté.