Le Tribunal arbitral du sport (TAS), plus haute juridiction sportive, a décidé de ne pas lever la suspension de toute activité liée au football d'une durée de 90 jours prononcée à l'encontre de Michel Platini par la commission d'éthique de la Fifa. Le TAS a estimé que "le maintien de la suspension en cours n’était pas susceptible de lui causer un dommage irréparable pour le moment". Il s'agit là d'une déception pour le dirigeant français, candidat déclaré à la présidence de la Fifa le 26 février prochain et qui reste suspendu jusqu'au 5 janvier. La première conséquence palpable de cette décision est que le président de l'UEFA ne pourra pas assister, samedi, au Palais des Congrès de Paris, au tirage au sort de la phase finale de l'Euro 2016, que l'UEFA organise.
Découvrez le communiqué de presse du TAS :
Le TAS interdit toute prolongation de la suspension provisoire. Cependant, le TAS précise dans son communiqué que la Fifa doit s'engager à rendre sa décision sur le fond avant la fin de la suspension provisoire de Michel Platini. "La Formation du TAS a considéré que la situation ne serait plus la même si la Fifa venait à prolonger la suspension provisoire pour une durée pouvant aller jusqu’à 45 jours, sur la base de 'circonstances exceptionnelles', comme le prévoit l’article 85 du Code d’éthique de la Fifa. La Formation du TAS a estimé qu’une telle prolongation constituerait une restriction excessive et injustifiée du droit de Michel Platini d’accéder à la justice, lui causerait un dommage irréparable et ferait basculer la pesée des intérêts en sa faveur. En conséquence, la Formation du TAS a ordonné à la Fifa de ne pas prolonger la suspension provisoire actuelle infligée à Michel Platini." On le constate, le TAS a rendu une décision qui s'appuie d'abord sur la temporalité des sanctions et non sur le fond du dossier, comme il sera sans doute amené à le faire plus tard.
Platini désormais dans l'attente d'une décision définitive. Le dirigeant français doit désormais se présenter le 18 décembre prochain devant la chambre de jugement de la Commission d'éthique de la Fifa, qui décidera de prononcer ou non une sanction d'ici Noël. La chambre d'instruction de cette même Commission a requis à l'encontre de Michel Platini une suspension à vie pour avoir perçu 1,8 million d'euros de la part du président de la Fifa Joseph Blatter en 2011 pour un travail de conseiller achevé neuf ans plus tôt, en 2002. En cas de suspension, l'ancien international français pourra faire appel de la décision, y compris devant le TAS. Il faudra alors à ses conseils redoubler de talent pour permettre à Michel Platini d'être le septième candidat à la présidence de la Fifa.