L'espoir est mince, mais il existe toujours. L'équipe de France a gardé une chance de conserver son titre grâce à la victoire de Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert dans le double, samedi en finale de la Coupe Davis. Les Bleus, désormais menés 2 à 1 par la Croatie, sont tout de même en mauvaise posture. En effet, ils devront impérativement remporter les deux simples de dimanche pour renverser une situation bien mal engagée. Mais les Bleus, balayés vendredi par Marin Cilic et Borna Coric, ont-ils les moyens de créer l'exploit ?
Renverser un 0-2, mission quasi impossible. Si les hommes de Yannick Noah veulent croire en une "remontada", ils feraient mieux de ne pas s'intéresser aux statistiques. Dans l'histoire plus que centenaire de la Coupe Davis, une seule équipe a réussi à soulever le Saladier d'Argent après avoir été menée 2-0 en finale. C'était en… 1939, quand l'Australie avait renversé les États-Unis. "On va y aller, on va se bagarrer jusqu'au bout", a tout de même assuré Noah, interrogé sur France 2 après la victoire dans le double.
Cilic et Coric, deux montagnes à gravir. Si les Bleus vont "se bagarrer" dimanche, ils ne peuvent échapper au (froid) constat du moment : les Croates partent largement favoris. Marin Cilic, 7e mondial, et le jeune Borna Coric, n°12, ont tous deux réalisé une excellente saison et n'ont eu aucun mal à remporter leurs simples de vendredi. A contrario, les Français ont connu une année noire, avec aucun joueur en quart de finale d'un Grand Chelem pour la première fois depuis 1980.
Le casse-tête de Noah. L'identité des Français amenés à jouer dimanche est également une grande inconnue. Jo-Wilfried Tsonga, touché aux adducteurs lors de sa défaite contre Marin Cilic vendredi, ne devrait vraisemblablement pas être en mesure de tenir sa place. Reste alors deux options pour Yannick Noah. La première, lancer Lucas Pouille, son joueur le mieux classé (32e) mais qu'il avait préféré cantonner au banc vendredi, face à Cilic (7e mondial), avec la lourde tâche de remettre les deux équipes à égalité. Une configuration qui empêcherait de recourir à Jérémy Chardy (40e) pour un éventuel match décisif, puisqu'il a déjà affronté Borna Coric (12e), et ouvrirait la voie à Herbert (55e).
Deuxième option : maintenir sa confiance à Chardy contre Cilic, pour se garder la possibilité d'abattre la carte Pouille dans l'ultime simple. Un rôle que le Nordiste de 24 ans avait rempli avec succès en finale face à la Belgique (3-2) il y a un an. Mais quelle que soit la décision de Noah, les Croates partiront avec les faveurs des pronostics. Aux Bleus de les déjouer.