Multiplex Ligue 1 ou championnat algérien ? Hormis la lutte pour la troisième place, la Ligue 1 n'offre plus aucun suspense à l'orée de cette 38e et dernière journée qui se tiendra samedi. Paris déjà champion, Evian, Metz et Lens déjà en partance pour la ligue 2, les amateurs de scénarios à rebondissements peuvent néanmoins se tourner du côté du championnat algérien pour vivre un final haletant.
Un problème de maths très étrange. Et pour cause, la première division algérienne offre un problème de maths assez surprenant. Sur les 18 équipes que compte l'élite, 12 peuvent encore être reléguées et 5 peuvent encore prétendre au titre de champion. L'explication ? Des matches serrés, très serrés, où les entraîneurs et les joueurs privilégient l'assurance d'obtenir le nul à la prise de risque pour s'assurer la victoire. Résultat : sur les huit matches de la dernière journée, sept nuls à déplorer.
Autant d'écart entre le 1er et le dernier qu'entre Paris et Monaco. Comme l'explique Alain Michel, l'entraîneur du CR Belouizdad, interviewé sur cette étrange configuration par Sofoot, "la plupart des clubs pratiquent un jeu similaire." "Le football algérien est devenu très physique et les matchs sont de plus en plus serrés. Les écarts se sont réduits, au point qu'il n'y a pas grand-chose pour séparer deux équipes", poursuit Alain Michel. Pas grand-chose, c'est-à-dire douze points seulement entre le leader actuel, l'ES Sétif, et la lanterne rouge, l'USM Bel-Abbès. Soit l'écart qui sépare le PSG de Monaco (3e) avant la 38e journée, du jamais vu depuis 25 ans, comme le signale le site de la FIFA.
Jeu défensif et peur de perdre. Réputée ennuyeuse et défensive, la Ligue 1 aurait donc trouvé son maître en la matière. Jules Accorsi, entraîneur du MC El Eulma, lui aussi interrogé par Sofoot, explique que les clubs "ont avant tout peur de perdre" : "Tout le monde joue avec le couteau sous la gorge et cette menace pèse sur les comportements", analyse le technicien. Cependant, si ces phénomènes structurels semblent expliquer les écarts réduits entre les formations de l'élite algérienne, rappelons que le scénario était tout autre la saison dernière. Au même moment, l'USM Alger comptait 37 points d'avance sur Ain Fakroun, relégable.
Turn-over abusif. Sur le site de la FIFA, le coach Hubert Velud, champion 2014 avec l'USM Alger, explique que ce resserrement de niveau peut s'expliquer par le turn-over des entraîneurs dans le championnat, qui empêche les équipes de se trouver une identité de jeu : "Pour arriver à quelque chose, il faut de la continuité et de la patience. C'est ce qui explique que le niveau baisse."
Pour ajouter encore au suspense, le championnat est actuellement en pause. La dernière journée ne se jouera pas avant le 12 juin. Nul doute qu'elle devrait garantir aux fans des 16 équipes de l'élite leur dose d'incertitude et de frissons.