Même dans la tempête, le navire parisien arrive toujours à bon port. Et dans les eaux calmes de la Ligue 1, le PSG, vainqueur dimanche soir du "classique" à Marseille (1-2), vogue tranquillement en tête du championnat de France. Avec 24 points d'avance sur Monaco, le deuxième, et une série d'invincibilité de 34 matches consécutifs, le PSG n'a aucune concurrence dans l'hexagone. Mais en Ligue des champions, comme en 8e de finale contre Chelsea dans une semaine, les Parisiens ne disposent d'aucune marge face aux cadors européens. Alors, quel est le réel niveau de ce PSG-là ?
Une telle avance, un cas unique en Europe. Avec 24 points d'avance sur l'AS Monaco, les Parisiens sont (quasiment) assurés de remporter le titre avant même le printemps. Dans les autres grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Italie, Espagne), une telle marge sur la concurrence est tout simplement inimaginable.
En Angleterre, le surprenant leader, Leicester, compte huit points d'avance sur Tottenham et Arsenal. En Allemagne, le Bayern Munich, qui n'a perdu pourtant qu'une seule fois depuis le début de la saison, ne dispose "que" de 8 unités de plus que le Borussia Dortmund. Chez nos amis transalpins, le titre se jouera entre Naples, premier, et la Juventus, deuxième à deux points. Enfin, le Barça, sans doute l'actuelle meilleure équipe au monde, a trois points d'avance sur l'Atlético Madrid, mais avec un match en moins.
Pas de chocs pour s'étalonner. Que le niveau de la Ligue 1 soit largement en-dessous des championnats anglais, allemand, italien et espagnol est un fait établi. Mais pour le PSG, dominer aussi facilement le championnat de France est un vrai problème. L'an dernier, Lyon avait au moins inquiété les Parisiens jusqu'au bout, et offert un vrai suspense aux amateurs de foot. De fait, le PSG ne pouvait pas se démobiliser, sous peine de perdre le titre national.
Cette saison, les partenaires de Zlatan Ibrahimovic ne courent qu'après les records, qu'ils font tomber les uns après les autres. Mais jamais les Parisiens n'ont connu l'ivresse d'un choc au sommet, "à la vie à la mort", où la défaite est interdite. Ce genre de duels, qui rappellent furieusement les joutes européennes, les autres "grands" du continent en connaissent régulièrement dans leurs championnats. En Espagne, par exemple, le Barça affronte tous les ans son ennemi séculaire, le Real Madrid, bien sûr, mais aussi l'Atlético Madrid, finaliste de la Ligue des champions en 2014.
Et le PSG, dans tout ça ? Hormis un "classique" surcoté, face à un OM inconstant et nettement distancé en championnat, les Parisiens n'ont pas eu à s'employer cette saison. Lyon, Monaco et Saint-Etienne ont eux été tous battus, voire balayés, sans frémir. Mais en Ligue des champions, c'est une toute autre histoire. Au premier tour, le PSG n'a pas réussi à battre un Real Madrid malade (0-0, 0-1), alors entraîné par Rafael Benitez. En Europe, contrairement à la France, rien n'est offert aux Parisiens.