Un tribunal madrilène a interdit mardi en référé à l'UEFA et la Fifa toute mesure contre le lancement de la Super Ligue, première victoire judiciaire pour cette compétition privée dissidente qui a ouvert un conflit dans le foot européen, selon la décision obtenue par l'AFP. Dans ce texte, le tribunal de commerce n°17 de Madrid indique avoir "ordonné" à la Fifa et l'UEFA, le temps que le dossier soit jugé sur le fond, "de s'abstenir d'adopter toute mesure ou action (...) qui empêche ou pose des difficultés, de forme directe ou indirecte, à la préparation de la Super Ligue de football".
Ce tribunal précise, par ailleurs, avoir "interdit" aux deux instances de prendre "des mesures disciplinaires ou des sanctions" à l'encontre des clubs, des dirigeants et des joueurs impliqués dans la préparation de la Super Ligue. Il leur interdit, en particulier, d'"exclure les clubs et/ou les joueurs (...) de toute compétition de club internationale ou nationale".
Quelles ripostes de l'UEFA et de la Fifa ?
Il faudra voir comment l'UEFA et la Fifa ripostent à cette injonction prononcée par un seul tribunal espagnol, alors que leurs menaces de mesures de rétorsion concernent toute l'Europe. Dans un courrier envoyé dimanche à la Fifa et l'UEFA, que l'AFP s'est procuré, les promoteurs de la Super Ligue affirmaient avoir déjà lancé "une procédure devant les juridictions compétentes, pour assurer l'instauration et le fonctionnement sans accroc de la compétition".
L'idée était de saper par avance les représailles des deux instances, qui menaçaient dès janvier d'exclure les dissidents de leurs compétitions, privant par exemple d'Euro et de Coupe du Monde les joueurs impliqués dans ce tournoi privé. L'annonce dimanche soir par les douze clubs rebelles - six clubs anglais, trois espagnols et trois italiens - de leur volonté de créer une ligue quasi fermée, comparable aux championnats nord-américains de basket (NBA) ou de football américain (NFL), a provoqué une guerre ouverte dans le foot européen.