Officiellement, elle n'a pas encore de nom. Mais dans les documents de l'UEFA, elle existe sous celui un peu barbare de "UEL2". Acceptée sur le principe début septembre, la création de cette troisième Coupe d'Europe des clubs a été approuvée dimanche à Dublin. La compétition, qui débutera dès 2021, fait resurgir les souvenirs de la Coupe Intertoto, morte en 2008, voire même de la Coupe des vainqueurs de Coupe, disparue en 1999. Les principes en sont toutefois bien différents.
Une qualification pour la Ligue Europa au bout
L'UEL2 concernera d'abord les clubs qui n'ont pas réussi à décrocher une qualification en Ligue des champions et en Ligue Europa. Des clubs moins prestigieux donc, et souvent issus de championnats plus modestes. "Cette nouvelle compétition garantira qu’au moins 34 pays seront représentés dans les phases de groupe des compétitions interclubs de l’UEFA", s'est réjouie l'instance continentale dans un communiqué.
Au même titre que l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne, la France y aura cependant au moins un représentant. S'il s'agit des premières places non-qualificatives de chacun de ces championnats, des clubs comme Everton, Getafe, la Fiorentina, Stuttgart ou l'AS Saint-Étienne auraient par exemple pu s'y retrouver cette année.
L'équipe qui empochera la victoire finale sera quant à elle assurée de participer à l'édition suivante de la Ligue Europa, de la même manière que le club sacré dans la "petite" Coupe d'Europe décroche actuellement son billet pour la prochaine Ligue des Champions.
32 équipes et des matches le jeudi
L'épreuve réunira 32 équipes, réparties en huit groupes de quatre, comme c'est déjà le cas en Ligue des champions, et bientôt en Ligue Europa. Cette dernière, qui regroupe actuellement 48 formations, verra en effet ce chiffre passer à 32 avec cette nouvelle réforme.
Les matches de l'UEL2 se joueront le jeudi, à 19 heures et à 21 heures, comme ceux de la Ligue Europa. Mais un nouvel horaire fait son apparition, puisque certaines rencontres se dérouleront à 16h30.
La finale, elle, aura toutefois lieu un mercredi, la même semaine que ses grandes sœurs : la C3 connaîtra son dénouement dès le lendemain, tandis que la finale de la Ligue des Champions restera programmée le samedi.
Des barrages avant les huitièmes (pour la Ligue Europa aussi)
Si le fonctionnement est assez classique jusque-là, la réforme bouleverse les codes à l'issue des phases de poule. Et à tous les niveaux. Avant les huitièmes de finale de Ligue Europa, un barrage est en effet prévu entre les deuxièmes de chaque groupe et le troisième de chaque groupe de Ligue des champions.
Idem à l'échelon inférieur, donc : un club qui finit troisième de son groupe de Ligue Europa disputera un barrage avec les deuxièmes de la nouvelle compétition. Le gagnant aura donc droit de continuer l'aventure en UEL2.
Une diffusion sur Internet ?
Reste désormais à trouver un diffuseur. Selon un spécialiste des droits marketing et de télévision, interrogé par l'AFP, "la seule solution sera une vente en bloc avec les autres coupes, car qui voudra diffuser un match entre un club luxembourgeois et un autre moldave ?"
Pour cet expert, la solution pourrait venir d'une diffusion sur Internet. S'il n'y a pas de diffuseur, "l'UEFA, qui diffuse déjà des matches de Youth League (la Ligue des champions pour les équipes de jeunes, ndlr), pourrait diffuser des rencontres sur sa plateforme Over the Top (OTT)", qui devrait être disponible en mars prochain. Le nom de la compétition, la clef de répartition des primes de participation et la stratégie commerciale, notamment, "seront finalisées au cours de l'année 2019", précise le communiqué de l'UEFA.
Interrogée récemment sur cette possibilité, une source proche de l'UEFA avait répondu que l'instance "étudie le projet d'une plateforme OTT mais il n'y a pas de décision définitive ni de calendrier précis pour le moment".
Un choix avant tout politique
Le projet de cette troisième Coupe d'Europe a été réalisé sous la pression des petits championnats et de la puissante Association européenne des clubs (ECA). L'annonce fait ainsi les affaires du président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, à deux mois d'un congrès où, seul candidat, il est déjà assuré d'être réélu le 7 février à Rome.
Adoptée "à l'unanimité" du Conseil, la création de la compétition a également le mérite de fédérer les clubs et les Ligues européennes face à la Fifa et son président Gianni Infantino, qui envisage de concurrencer la Ligue des champions avec une Coupe du monde des clubs élargie de 7 à 24 clubs.
Ne reste qu'à trouver le nom de la compétition et le montant des primes de participation. Le dossier sera finalisé au cours de l'année 2019, a déjà promis l'UEFA.