Didier Deschamps n'a pas encore digéré. Si la page de l'Euro semble tournée, celle des attaques venant de Karim Benzema et d'Eric Cantona l'accusant de racisme n'est pas du tout passée. Le sélectionneur l'affirme dans L'Équipe de vendredi : il "n'oubliera jamais".
"Inacceptable et sans fondement". Le 12 mai dernier, Didier Deschamps dévoile sa liste de 23 pour l'Euro. Karim Benzema et Hatem Ben Arfa n'y figurent alors pas. Quelques jours plus tard, Eric Cantona allume la première mèche en laissant entendre que Deschamps n'avait pas sélectionné les deux joueurs en raison de leurs origines. Une semaine après, dans un entretien accordé à Marca, Benzema affirme que le sélectionneur "a cédé sous la pression d'une partie raciste de la France".
Le sélectionneur des Bleus est revenu sur ces attaques : "Le public était derrière l'équipe et il l'a été jusqu'au bout. Mais les attaques, je n'oublierai jamais. Je suis prêt à prendre des coups de partout. Mais personne n'a le droit de toucher à ma famille. Je n'oublierai pas", a confié le sélectionneur des Bleus à L’Équipe. "Ce qui a été dit est inacceptable et sans fondement. Après, il y a des conséquences", a-t-il ajouté. Les murs de sa maison, à Concarneau, avaient été tagués du mot "raciste".
Touché mais pas coulé. Même si Deschamps a été touché par les attaques, son envie de poursuivre l’aventure à la tête des Bleus n'a pas été entamée : "Je suis épanoui dans ce rôle de sélectionneur. J'ai le privilège d'avoir une relation de grande confiance avec mon président, je m'entends bien avec tout le personnel de la Fédération. Je suis heureux et fier d'être sélectionneur et ça me fait plaisir de voir, malgré les périodes difficiles, voire très difficiles, que les Français aiment cette équipe", a déclaré le sélectionneur de l'équipe de France, en poste depuis 2012.
Quel avenir pour Benzema ? Jeudi, après avoir dévoilé sa liste de joueurs pour le match amical contre l'Italie le 1er septembre, et la Biélorussie le 6 septembre pour les éliminatoires du Mondial 2018, Deschamps a évoqué dans Le Parisien le cas Karim Benzema qui avait agité la sphère politico-médiatique hexagonale, et avec lequel "il peut retravailler" : "On peut faire la campagne médiatique qu'on veut, je déciderai en fonction du bien de l'équipe de France. Les politiques ont le droit de s'exprimer, ils peuvent dire ce qu'ils veulent, c'est moi qui déciderai", a lâché le sélectionneur dans Le Parisien. Si Benzema semble donc toujours dans les petits papiers de Deschamps, le sélectionneur a tenu à rappeler "qu'il n'y qu'une seule chose qui compte : le bien de l'équipe".