C’était dans les tuyaux depuis plusieurs saisons, ce sera bientôt officiel. Le football professionnel français, à l’instar de l’Italie ou de l’Allemagne, va instaurer l’usage de l’assistance vidéo pour les arbitres. Le VAR (Video assistant referee) était un vœu pieux de l’ancien président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez. Ce dernier s’était porté candidat pour que la Ligue 1 expérimente cet usage. L’Assemblée générale de la Ligue a entériné jeudi cet usage sur les pelouses de Ligue 1, pour la saison prochaine.
"Résoudre 80% des polémiques". Une décision qu'attendait Eric Borghini, président de la commission fédérale des arbitres à la Fédération française de football. "C’est une avancée majeure pour aider les arbitres, je pense que la vidéo peut résoudre grosso modo 80% des polémiques qui peuvent surgir dans les matches", estime le patron de l’arbitrage français pour Europe 1. "La vidéo est conçue pour ne pas retirer au football tout ce qui est émotion, fluidité du jeu. C’est un vrai plus qui va sécuriser les matches."
Problème, son expérimentation en Italie et en Allemagne, pour le moment, ne fait pas l’unanimité. Et c’est l’un des principaux arguments des "anti-video", l’utilisation de la "VAR" hache le jeu et nuit à la fluidité des rencontres. D’autres décisions, conséquence de l’usage de l’assistance à la vidéo, prêtent à la polémique. Cela a récemment été le cas lors du match de championnat italien entre le Torino et la Lazio Rome où un penalty, qui aurait dû être évident à la vidéo, n’a pas été sifflé et, qu’à l’inverse, un carton rouge a été sorti contre l’attaque laziale Ciro Immobile sur la base de la vidéo et de l'interprétation de l'arbitre. "C’est un soutien indispensable aux arbitres, mais je reste dubitatif sur l’usage qui en sera fait", juge au micro Europe 1 Eric Castellani, ancien arbitre international français.
Voilà la main, et le penalty oublié donc par l’arbitre. #LazioTorino#Giacomelli#SerieATimpic.twitter.com/WCwxulvqKw
— SS Lazio FR (@SSLazio_FR) 11 décembre 2017
Un cadre strict. Qu’Eric Castellani soit rassuré, l’assistance vidéo sera utilisée dans un cadre très strict, sur quatre points précis : Est-ce que le but est valide ou non ? Y-a-t-il penalty ou non ? Y a-t-il carton rouge ou pas ? Et en cas d’erreur sur l’identité du joueur sanctionné d’un carton jaune ou rouge. "Nos arbitres sont préparés depuis plusieurs mois à cet usage, on est au point", rappelle Eric Borghini, qui prend l’exemple de Clément Turpin " désigné par la Fifa arbitre vidéo lors de récente finale de la Coupe intercontinentale".
Le Board tranchera en 2018. Reste une inconnue, et de taille : l’application de l’assistance vidéo ne sera effective qu’à la condition que le Board, qui régit les lois du jeu en matière de football, adopte l’utilisation de la vidéo. Si ce n’est pas le cas, la Ligue 1, mais aussi tous les autres championnats, ne pourront pas utiliser l’assistance vidéo à l’arbitrage. Réponse en mars 2018.