Huit joueurs contaminés à Lorient, Gianluigi Donnarumma positif au Paris SG... Alors que le Covid-19 continue de menacer la Ligue 1, le football français a révisé mardi son protocole sanitaire pour multiplier les tests et réduire les durées d'isolement. Depuis la fin de la trêve hivernale, chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, au point de menacer de perturber la reprise de la L1 en 2022 ce week-end pour la 20e journée.
Une recrudescence de cas dans le foot européen
Comme la Premier League anglaise ces dernières semaines, le Real Madrid et le FC Barcelone en Espagne ou le Bayern Munich en Allemagne (huit joueurs malades), le foot français n'échappe pas à la recrudescence de la pandémie liée au variant Omicron. Après le report de la rencontre entre Angers et Saint-Etienne, initialement prévue dimanche, en raison d'un foyer côté SCO (19 joueurs touchés), Bordeaux va demander que son match contre Marseille, vendredi, soit lui aussi repoussé pour cause de contaminations en série chez les Girondins.
Des doutes subsistent aussi autour de Lille-Lorient, programmé samedi, après la découverte de tests positifs au sein des deux formations. Le Losc déplore sept joueurs malades, mais a annoncé mardi n'avoir détecté aucun cas supplémentaire. Les Merlus en comptent huit contaminés, plus quatre membres de l'encadrement.
Un test 48 heures avant la rencontre
En L1, un club peut demander le report d'un match s'il ne dispose pas le matin du match d'un minimum de 20 joueurs (dont un gardien) sur sa liste officielle de 30 déclarés, soit à partir de 11 joueurs touchés en même temps. Le PSG n'en est pas là (cinq cas), mais il risque de devoir se passer d'atouts importants pour le choc à Lyon dimanche. La présence de Lionel Messi, dont le test positif a été annoncé samedi, reste incertaine. L'Argentin, qui s'était rendu dans son pays natal pendant les fêtes, attend un résultat favorable pour pouvoir rentrer en France.
Le forfait du gardien Donnarumma est lui acté, l'international italien ayant été testé positif mardi, au lendemain du match de Coupe de France auquel il a pris part. Sa participation à ce 16e de finale à Vannes (4-0) laisse craindre d'autres cas positifs parmi ses coéquipiers dans les jours à venir. "C'est un virus très étrange", a admis lundi son entraîneur Mauricio Pochettino.
Cette hausse des cas, ainsi que les nouvelles consignes édictées par le gouvernement en matière d'isolement des malades et de leurs cas contacts, ont poussé la Ligue de football professionnel (LFP) à revoir mardi son protocole sanitaire. Principale nouveauté du document, que l'AFP a pu consulter : les joueurs de L1 et de L2 seront désormais soumis à un test 48 heures avant chaque rencontre, qu'ils soient vaccinés ou non, et ne pourront participer au match qu'en cas de résultat négatif.
Des conditions d'isolement allégées
Auparavant, les formations n'étaient pas obligées de faire tester leurs joueurs vaccinés, ce qui a créé un début de polémique ces derniers jours. "Ça me paraît être un problème. Ça manque de clarté, il faudrait aligner tout le monde", s'agaçait lundi l'entraîneur de Lille Jocelyn Gourvennec. Le nouveau texte doit également permettre de réduire la durée d'isolement pour les joueurs malades, ce qui pourrait permettre d'éviter certains reports. Le précédent protocole, en date du 7 décembre, prévoyait une durée d'absence minimale et incompressible de 17 jours, entre les dix jours d'isolement obligatoire et les 7 jours de reprise de l'entraînement avec distanciation.
Désormais, un joueur vacciné testé positif devra s'isoler sept jours entiers, une durée qui pourra être ramenée à cinq jours en cas de test négatif et d'absence de symptômes. Pour un joueur non-vacciné ou incomplètement vacciné, ces durées sont fixées à respectivement dix et sept jours. La période de reprise et de réathlétisation reste fixée à sept jours. "La reprise collective (entraînement ou match) se fait donc au mieux au 13ème jour" pour un joueur vacciné, précise le texte qui prévoit par ailleurs le port du masque obligatoire dans les stades à partir de 6 ans.
Enfin, le document acte le principe gouvernemental d'une jauge réduite à 5.000 personnes dans les stades de L1 et L2, alors que les clubs militaient plutôt pour des jauges proportionnelles à la taille de l'enceinte. En conséquence, la LFP a donné dispense aux clubs de l'obligation de réserver une partie des places aux supporters visiteurs.