Ca demande des examens complémentaires, mais le diagnostic de ce mois de juin n’est pas fameux pour les Bleus. La première cause, on la connaît, ça fait 10 jours qu’on en parle : la fatigue. Oui, les joueurs ont besoin de repos. Lundi soir c’était criant chez Karim Benzema et Kylian Mbappé qui étaient sur les rotules, incapables de faire des différences quand leur équipe allait mal, ce qui a pourtant été leur spécialité toute la saison. Là, à part un ou deux éclairs qui ont fait pschitt, rien.
Donc la fatigue, d’accord. Mais les joueurs d’en face aussi sont rincés. Luka Modric a 37 ans, il est allé jusqu’en finale de la Ligue des champions, qu’il a gagnée avec le Real Madrid, et pourtant, il avait l’air beaucoup moins à plat que les Bleus. Donc l’argument des matches en trop n’est pas vraiment convaincant. C’est vrai aussi qu’il y avait des absents importants, des blessés dans les rangs bleus.
Mais de là à offrir ce vide intersidéral en première mi-temps, ces 45 minutes ressenties 3h20, il y a des limites. Ça veut dire quoi ? Si on enlève quelques éléments importants, tout le jeu de l’Equipe de France disparaît ? C’était le moment idéal pour les seconds couteaux de montrer qu’ils pouvaient être de vraies solutions de rechange. Raté. À part Aurélien Tchouaméni, il y en a trop qui n’ont pas le niveau. Un manque d’engagement et d’idées, ça donne une défense fébrile et un milieu de terrain où on a oublié le mot création. Cette équipe de France n’a pas de plan B. Et c’est bien ce qui est inquiétant. On ne peut pas compter que sur Mbappé et Benzema. Ça ne fait pas une équipe.
Les contre-performances s’accumulent avant la Coupe du monde
Vous vous souvenez il y a un an, quand l’équipe de France avait commencé son Euro par une victoire contre l’Allemagne ? Ça paraît loin, tout ça. Sept petits matches gagnés sur 16 depuis, pour arriver à ces deux défaites et deux matches nuls dans cette Ligue des Nations. Pas vraiment dans les standards de champions du monde. Surtout qu’avec Didier Deschamps, l’argument massue, c’est qu’on peut mal jouer, l’essentiel est de gagner. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, cette équipe joue toujours mal, mais elle ne gagne plus. Les Bleus ont 5 mois pour retrouver de l’allant et du jeu. Rien n’est perdu d’avance. De toute façon, il faut toujours se méfier de la vérité de l’instant. Des tauliers vont revenir à la rentrée, les joueurs seront reposés, le sélectionneur a traversé une période difficile personnellement, il a aussi besoin de couper pour revenir plus fort.
Donc il n’y a pas encore de quoi être totalement aux abois, il faut juste se remettre profondément en question. Finalement, c'est bien que cette Coupe du monde en automne-hiver parce que, si elle se jouait maintenant, ce n’est pas le titre de Ligue des Nations que les Bleus auraient perdu.