Les demandes de pose de micros sur les arbitres se font de plus en plus pressantes. Arsène Wenger, mythique entraîneur d'Arsenal, vient de le demander. À quoi cela servirait et comment cela pourrait fonctionner dans le jeu ? Europe 1 fait le point sur ce dispositif discuté dans les évolutions du jeu.
Est-ce qu'il faut une transparence totale sur ce qui se passe sur les terrains de football ? La question se pose très souvent dans ce sport, entre introduction de dispositifs spécifiques et hostilité de nombreux fans à voir le jeu "perverti" par ces innovations. Il en est ainsi de la VAR, l'arbitrage vidéo, de la technologie de vérification des buts (ou goal line technology) mais aussi, dernièrement, de la sonorisation des arbitres durant les matches. Aujourd'hui, les demandes se multiplient pour équiper les hommes en noir de micros, afin de mieux comprendre leurs décisions.
"Un moyen d'élever le respect", selon Wenger
Cela servirait à entendre, devant sa télé, les conversations entre les arbitres centraux d'un côté et les joueurs ou les arbitres de la VAR de l'autre. Cela prendrait la forme d'un petit micro-cravate, tout simplement pour éviter qu'on entende les gros coups de sifflet, ce qui pourrait être embêtant. Des expériences passées se sont révélées plutôt positives comme lors de feu la Coupe de la Ligue, compétition qui voyait ses arbitres équipés de micro, comme pendant la finale de 2010 entre Bordeaux et Marseille. À l'époque, une séquence avec le Brésilien Brandao et Stéphane Lannoy avait été abondamment relayée sur internet.
L'expérience n'a pas été prolongée, mais l'idée refait surface. Arsène Wenger, le directeur du développement de la FIFA, a expliqué mardi, lors de la présentation des Journées de l'arbitrage La Poste, que ce serait une avancée très intéressante. "Je suis personnellement pour la transparence et je trouve que c'est un des moyens d'élever le respect. Je pense que ce sera sans doute nécessaire", défend l'ancien entraîneur d'Arsenal, décrié pour sa proposition de faire jouer une Coupe du monde tous les deux ans.
Les arbitres français plutôt favorables
Cela permettrait surtout, comme au rugby, de rendre les décisions plus claires auprès du public. "Ça reste quand même un théâtre", affirme exemples à l'appui, l'arbitre Gaël Angoula, qui officie en Ligue 2. "Si aujourd'hui vous m'insultez, ça va être entre nous, mais je vais vous mettre un carton rouge. Les personnes situées à 50 mètres ne vont pas comprendre. Sauf que s'ils vous entendent, ça peut aider."
Selon les informations de L'Équipe, qui cite un sondage effectué en juillet auprès des 20 arbitres centraux de Ligue 1, 60% de ces derniers y sont favorables. La Ligue de football professionnel est prête à lancer des expérimentations en Ligue 1. La balle est désormais dans le camp de l'IFAB, qui régit les lois du jeu au niveau international.