Ligue 1 Coronavirus 1:44
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Jean-François Pérès, édité par , modifié à
Lors d'une assemblée générale extraordinaire, lundi après-midi, les clubs de Ligue 1 devaient s'accorder sur un prêt garanti par l'État, d'un montant proche de 250 millions d'euros. Mais les difficultés sont très profondes au sein de l'élite du football français.

Zone de très fortes turbulences pour le football professionnel : après avoir dû acter la fin de la saison 2019-2020, les clubs de Ligue 1 ont étalé au grand jour leurs divisions sur le classement final. Et depuis, les clubs qui s'estiment lésés vont intenter des recours juridiques. C'est le cas de l'Olympique lyonnais : son président Jean-Michel Aulas espère d'ailleurs reprendre le championnat. Mais les clubs seront tous réunis, lundi après-midi, pour voter un prêt garanti par l'État, décisif pour leur avenir.

Car rien qu'avec le manque à gagner sur les droits TV, la perte s’élève à environ 250 millions d’euros. C'est peu ou prou la somme qui devrait être demandée lundi après-midi lors de cette nouvelle assemblée générale extraordinaire. Il s’agit donc d’un "PGA", qui est un prêt bancaire garanti par l’Etat à hauteur de 90%, à taux zéro ou presque et remboursable sur une année ou davantage si la situation l’exige.

Un système ultra-libéral à refonder ?

La grande majorité des clubs devraient se prononcer en faveur de cette solution. Il faut dire qu'hormis le PSG et Lyon, ils sont bien peu nombreux à pouvoir faire la fine bouche actuellement. Les clubs de l'élite dépendent largement, sans doute trop, des droits TV, qui représentent parfois 50% du budget. Si on ajoute à cela l’absence des ressources habituelles, comme la billetterie ou les produits dérivés, on arrive à cet engorgement économique qui pousse l'ultra-libéral système du football professionnel à appeler l'État à la rescousse.

Face à cet appel à l'aide, l'État répond. "Nous ferons tout pour qu’aucun club ne meure", assure la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui espère en échange un peu plus de modestie à l’avenir. De la modestie, mais aussi de la prévoyance : jamais le football français n’a accepté de se constituer un bas de laine pour les jours difficile. Il le regrette sans doute amèrement aujourd’hui que la crise frappe durement.