Une nouvelle ère débute en Formule 1. Le nouveau propriétaire, l'Américain Liberty Media, a promis de redonner à la F1 son lustre d'antan, alors que les audiences ne cessent de baisser depuis cinq ans. Pour endiguer la désaffection du public, la réglementation technique a considérablement changé. Les monoplaces, plus larges et plus basses, sont désormais plus puissantes et plus rapides que jamais. Pour autant, cela signifiera-t-il plus de spectacle ? Rien n'est moins sûr, alors que la saison reprend dimanche à Melbourne.
Des voitures plus performantes. Les premières séances d'essais libres du GP d'Australie ont confirmé la tendance : les monoplaces sont bien plus rapides que la saison dernière. Lewis Hamilton a ainsi battu le record du tour du circuit de Melbourne, qui appartenait à Michael Schumacher depuis 2004. Avec la nouvelle règlementation, l'accent a été mis sur de l'aérodynamique, permettant le développement de voitures aux allures de "monstres". "Ces monoplaces sont les plus impressionnantes que nous n'ayons jamais conduites", s'est ainsi réjoui Fernando Alonso. Les monoplaces, plus larges et plus basses, ont ainsi considérablement gagné en adhérence. Les voitures pourront attaquer les virages avec nettement plus de vitesse, promettant un gain potentiel de 4 à 5 secondes au tour.
Autre modification : les pneus. Pirelli, unique manufacturier de la F1, a fourni des pneumatiques plus larges et moins sensibles à l'usure. Avec moins d'arrêts au stand que ces dernières années, la course devrait donc se jouer davantage sur la piste. "Les pneus sont plus constants. Je crois que nous allons pouvoir attaquer sans avoir à calculer ou économiser. C'est encourageant", a estimé Max Vertsappen. Avec tous ces changements, ces nouveaux bolides devraient être au final bien plus compliqués à dompter. "Avec de telles monoplaces, on flirte encore plus qu'avant avec la limite", a assuré Romain Grosjean. La moindre erreur pourrait donc se payer cash, et entraîner davantage de rebondissements en course.
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— Lewis Hamilton (@LewisHamilton) 23 février 2017
Des dépassements plus compliqués ? Les nouvelles règles pourraient cependant empêcher les dépassements, un élément-clé du spectacle de la F1. En effet, l'aérodynamique des voitures pourrait les empêcher de se suivre de trop près. Et donc réduire d'autant les possibilités de se dépasser. "Quand vous êtes derrière, durant une seconde vous êtes aspiré, puis vous avez un flux d'air auquel vous ne vous attendez pas. Vous perdez alors vos appuis à l'avant et vous êtes obligé de débrayer, ce qui fait que n'êtes jamais assez proche (pour dépasser)", a raconté Lewis Hamilton.
"À l'occasion des essais, je suivais de près une Sauber, mais j'ai été incapable de la dépasser alors que mon rythme était plus rapide d'une seconde au tour", a appuyé Felipe Massa. Reste à voir les conséquences en course de ces nouvelles règles en course sur plusieurs dizaines de tour. Et savoir si le spectacle est de retour en F1, ou non.