Depuis mardi, tout a changé pour Jean-Michel Mekil. Avant le match France-Angleterre au Stade de France, ce maréchal des logis-chef de la Garde républicaine était en première ligne, devant ses collègues, pour interpréter Don't look back in anger du groupe Oasis, afin de rendre hommage aux victimes des attentats de Manchester et de Londres. Sa prestation, assurée devant 80.000 personnes et diffusée en direct sur TF1, a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
"Je suis sur un nuage." "En fait j'ai été pris dans une sorte de vague, car je voulais rendre l'hommage le plus sincère et le plus humble possible aux victimes des attentats, en y mettant tout mon cœur. Je suis le premier surpris par l'ampleur que cela a pris", confie-t-il à L'Equipe. Il ajoute : "Je suis sur un nuage... (...) Il y a une sorte d'unanimité dithyrambique assez bouleversante. Les gens me disent : 'Ton interprétation m'a fait lever les poils, une émotion s'est dégagée de ce que vous avez fait...'"
" Je n'ai pas envie de m'habituer à rendre hommage à des victimes "
"Je connaissais déjà bien la chanson." Pourtant, "une petite dizaine de jours" avant la rencontre, quand la FFF a contacté la Garde républicaine pour rendre hommage aux victimes des attentats avec ce titre d'Oasis, la partie n'était pas gagnée : "Ce type de morceau ne fait pas partie de notre répertoire habituel. Il nous a fallu un gros travail de préparation pour trouver un équilibre entre ce morceau un peu rock et le fait qu'on soit un orchestre d'harmonie. (...) Je connaissais déjà bien la chanson mais j'ai beaucoup travaillé le texte pour faire en sorte que les supporters anglais puissent chanter avec nous."
"Un grand stress." Habituellement tromboniste au sein de la Garde républicaine, il a été choisi par le lieutenant-colonel qui dirige sa formation pour interpréter le titre, car il a "déjà joué de la guitare dans des formations pop rock". Malgré sa petite expérience pop rock, se produire comme ça, "en solo, devant 80.000 personnes, dont le président de la République", était "quand même un grand stress" pour cet homme de 42 ans. Et s'il confie avoir "vécu une situation d'exception", Jean-Michel Mekil "ne souhaite pas forcément" la revivre : "Je n'ai pas envie de m'habituer à rendre hommage à des victimes."