La rencontre promet d'être bouillante. Comme le tableau de la Coupe du monde féminine le laissait espérer, hôtes françaises et favorites américaines s'affrontent vendredi soir au Parc des Princes, pour une place en demi-finales. De part et d'autre, on vante depuis quelques jours les qualités de l'adversaire - Tobin Heath pointant la "puissance de feu" des Bleues, l'entraîneur adjoint Philippe Joly le "niveau rare" du trio d'attaque américain -, tout en affichant sa détermination : chacune des deux équipes ambitionne d'être sacrée championne du monde. Pour y parvenir, il faudra composer avec (tous) les éléments.
Elles sont joueuses, arbitres, coachs, agents, supportrices : découvrez "Les Attaquantes", le podcast qui raconte les femmes dans le foot, une série originale en 7 épisodes sur Apple Podcasts, Google Podcasts, SoundCloud, Dailymotion, YouTube, et toutes vos plateformes habituelles d’écoute. Et si vous appréciez, abonnez-vous, commentez et ajoutez des étoiles !
Près de 30 degrés sur la pelouse
Il fera d'abord chaud au sens propre, vendredi soir : après une semaine caniculaire, la température est annoncée autour de 30 degrés à l'heure du match à Paris. Des conditions susceptibles d'influer sur le jeu ? Probablement, mais de manière égale pour les deux formations. Le règlement de la Fifa prévoit la possibilité pour l'arbitre de permettre des "pauses fraîcheur" en cas de "conditions météorologiques extrêmes". Des bouteilles d'eau sont alors distribuées aux joueuses.
À noter que la chaleur, installée sur l'Hexagone depuis le début de la semaine, a aussi été prise en compte par le staff des quart de finalistes dans leur préparation du match. Sur ce point-là, léger avantage aux Bleues : les joueuses de Corinne Diacre sont installées dans le très moderne centre de Clairefontaine, avec cryothérapie et infrastructures de pointes en matière de récupération et de soins. Logées dans un hôtel, les Américaines s'entraînent, elles, sur un terrain municipal de Colombes.
Un stade plein à craquer
Canicule ou pas, les tribunes du Parc des Princes seront en ébullition : 48.000 personnes sont attendues pour assister au choc annoncé entre la France et les Etats-Unis. Une fois encore, des millions de supporters devraient aussi regarder les Bleues sur le petit écran - leur huitième de finale a été suivi par 11,9 millions de personnes, du jamais vu pour du football féminin. À une dizaine de jours de la finale, l'engouement est là. Dans les différentes villes hôtes de la compétition, les drapeaux se hissent aux fenêtres et les maillots se floquent au nom des Bleues.
Le public peut-il être ce "truc en plus" pour porter les Françaises vers un exploit face aux Américaines ? "Il faut se méfier", tempère Sandrine Roux, ancienne gardienne et capitaine de l'équipe, consultante sur Europe 1. "C'est bien, d'avoir du public qui nous pousse. Mais en même temps, il y a une telle pression… Savoir qu'on joue à la maison, devant sa famille, c'est à double tranchant. Et c'est quelque chose que les joueuses découvrent, à part peut-être les Lyonnaises", sacrées à plusieurs reprises en Ligue des Champions.
Un seuil psychologique à franchir
Et si l'élément crucial était le bouillonnement… dans la tête des joueuses de l'équipe de France ? Au Parc des Princes, les Françaises disputeront un quart de finale, une étape qui leur a presque systématiquement été fatale en compétition internationale ces dix dernières années. Lors de la Coupe du monde 2015, des Jeux Olympiques 2016 et des Euros 2009, 2013 et 2017. Mais cette année, à domicile et avec un effectif riche en talents individuels, "donner comme objectif un quart de finale n'aurait pas de sens", annonçait le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët avant le début de la compétition.
Face aux favorites américaines, un seuil psychologique pourrait donc être franchi. "Les Françaises n'ont rien à perdre, elles vont se lâcher", prédit Sandrine Roux. "C'est ce qu'elles attendent, c'est pour ça qu'elles s'entraînent. Si on les bat, on est dans une dynamique exceptionnelle."