Ne comptez pas sur Didier Deschamps pour fanfaronner, il en a vu d'autres. Le sélectionneur des Bleus s'est satisfait de la belle et large victoire de son équipe contre les Pays-Bas, au stade de France (4-0), mais n'a pas pour autant versé dans l'euphorie. "Le match n'était pas un rêve, mais il s'est bien passé. On a maîtrisé notre sujet", a sobrement déclaré "DD" en conférence de presse. Il peut pourtant avoir le sourire : critiqué pour ses choix jugés frileux lors de la défaite en Suède en juin dernier (2-1), le champion du monde 98 a redonné de l'allant offensif aux Bleus. Sa décision de titulariser Thomas Lemar, Kingsley Coman et N'Golo Kanté, tous les trois décisifs jeudi soir, a été couronnée de succès.
Une mentalité offensive. Contre les Pays-Bas, la tentation aurait pu être grande de repasser en 4-3-3 pour densifier le milieu de terrain. Deschamps est pourtant resté fidèle au 4-4-2 déjà utilisé en Suède. Mais au final, peu importe le système, seule compte l'animation, comme disent les spécialistes. Oubliée, la mentalité prudente (pour ne pas dire plus) et défensive de Stockholm, l'équipe de France a retrouvé un état d'esprit qui sied nettement mieux aux qualités de ses joueurs. Fort d'un arsenal offensif d'une rare richesse, Didier Deschamps a ainsi aligné quatre joueurs purement offensifs (Griezmann, Giroud, Lemar, Coman), voire cinq si on y ajoute Paul Pogba, naturellement tourné vers l'avant. Une audace qui s'est révélée payante. "Au-delà des quatre buts, on a eu d'autres occasions. C'est une grosse satisfaction de voir une équipe de France collectivement aussi bien", a estimé Deschamps.
Coman et Lemar, les accélérateurs de particules. Si les Bleus ont étouffé les Néerlandais, ils le doivent en grande partie à leurs deux ailiers, Kingsley Coman et Thomas Lemar. Les deux "pépites", âgées d'à peine 21 ans, ont donné le tournis aux défenseurs adverses à coups d'accélérations aussi répétées que dévastatrices. Coman, revenu en forme avec le Bayern Munich, n'a pas tout réussi, notamment dans le dernier geste. Mais avec ses qualités de vitesse, il mérite d'être revu en équipe de France, après presque un an sans sélection. Thomas Lemar a, lui, été l'homme du match. Le Monégasque a poursuivi sur la lancée de son magnifique début de saison en réussissant (presque) tout et en inscrivant un doublé, ses deux premiers buts en Bleus. Et de quelle manière : sa reprise en demi-volée en pleine lucarne, des 20 mètres (73e), est un bijou. "C'est un peu spontané, elle rebondit devant moi. Je la tente en une touche, j'ai la réussite qui va avec, ça va au fond et je suis très content", a raconté le Monégasque, au micro de TF1.
2-0
— Téléfoot (@telefoot_TF1) 31 août 2017
Quel but FANTASTIQUE de Thomas Lemar ! Une volée limpide qui finit dans la lucarne https://t.co/dmYfjxWQWt
Kanté, c'était l'heure. Aussi timide devant les micros que Thomas Lemar, N'Golo Kanté a, comme son partenaire, parfaitement répondu aux attentes de Didier Deschamps. Le milieu de terrain de Chelsea, préféré à Blaise Matuidi, l'un des "soldats" du sélectionneur, a éclaboussé la rencontre de son talent, récupérant un nombre incalculable de ballons avec son énergie et ses capacités physiques extraordinaires. Kanté aurait même pu marquer, mais il ne lui a manqué que quelques centimètres pour reprendre un centre en retrait de Coman (61e). L'essentiel est ailleurs : le meilleur joueur de la dernière saison de Premier League a prouvé qu'il peut parfaitement s'entendre avec Paul Pogba et se rendre indispensable aux Bleus, comme chez les Blues. "Ils ont été performants tous les deux (avec Pogba)", a approuvé Deschamps.
Mbappé, une journée de rêve. Kylian Mbappé n'est, lui, pas encore un titulaire, mais son heure ne saurait tarder. Jeudi soir, la carrière du prodige (et chouchou) du foot français a en tout cas connu une nouvelle accélération. Devenu un peu plus tôt un joueur du PSG, l'attaquant a fêté son transfert en inscrivant son premier but en sélection (91e), récompensant sa belle entrée en jeu. "C'est une grande journée, une belle signature, une belle victoire, un but. Une journée de rêve ? Oui, on s'y rapproche", a-t-il confié après la rencontre. S'il continue à progresser aussi vite, les Bleus peuvent eux aussi nourrir les rêves les plus fous.