France vs Canada en Coupe Davis : y a-t-il une méthode Noah ?

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Yannick Noah à l'entraînement, en Guadeloupe, avec les joueurs de l'équipe de France. © MIGUEL MEDINA / AFP
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Corinne Boulloud, en Guadeloupe, avec J.R. , modifié à
COUPE DAVIS - Le capitaine de l'équipe de France de tennis met progressivement ses méthodes d'entraînement en place. Les joueurs, en stage avec lui depuis une semaine, témoignent. 
REPORTAGE

Après des mois de relations à distance et par médias interposés, l'heure est à la découverte pour l'équipe de France de Coupe Davis. En stage de préparation depuis une semaine, à la veille du premier tour contre le Canada, les joueurs tricolores apprennent à connaître leur nouveau capitaine, Yannick Noah. Richard Gasquet, Gilles Simon et les autres doivent apprendre à vivre avec la méthode de l'ancien vainqueur de Roland-Garros, nommé en septembre pour prendre la succession d'Arnaud Clément. Mais alors, comment Yannick Noah gère-t-il ses hommes ? Eléments de réponses avec les principaux intéressés : les joueurs eux-mêmes.

Réveil musculaire à 7h. A son arrivée au mois de septembre, Yannick Noah avait été clair : "Il faut établir un cadre". Sous-entendu, établir et faire respecter des règles au sein du groupe France. Pour son premier stage, le vainqueur de la Coupe Davis en 1991 et en 1996 en tant que capitaine a tenu parole. Les Français suivent un rituel immuable (et plutôt corsé) depuis leur arrivée en Guadeloupe, avec un entraînement (très) matinal.

Au programme : réveil musculaire à 7h sur la plage avant échauffement puis entrainement au stade vélodrome de Baie-Mahault et de temps à autre, passage par le CREPS Antilles-Guyane de Pointe-à-Pitre pour des séances de musculation. Une nouvelle habitude acceptée par les joueurs. "C’est lui le patron et personne ne rechigne à faire ce réveil matinal. Tout le monde est à 1.000% derrière lui, ce que je retiens c’est son autorité naturelle", a expliqué Richard Gasquet.

100 euros la minute de retard. Yannick Noah n'a pas institué de nouvelles règles uniquement aux entraînements. En dehors, le capitaine réclame également une implication maximale à ses protégés. Il a ainsi ré-institué le système d’amendes pour punir le ou les retardataires. Le montant : 100 euros la minute de retard.

"Ca pique un peu !", confie un jour. Du coup, tout le monde est à l’heure. "Les radins sont toujours en avance mais je vous mets à l’aise : celui qui est en tête, c’est moi. J’ai eu sept minutes de retard lundi, ça m’a couté cher !", sourit Yannick Noah. Pour autant, ces changements de règle ne font pas du stage de préparation un camp martial. Les joueurs se sont adaptés sans grands problèmes aux méthodes de leur coach. "C’est assez simple finalement ", reconnait Gilles Simon. "J’ai trouvé quelqu’un de moins rigide que ce l’on a pu me décrire".

Un "booster d'énergie". Yannick Noah a également tenté d'apporter une approche mentale différente. Gael Monfils décrit son entraîneur comme "une légende, un grand champion au discours différent. C'est un passionné de sport, qui aime le goût de l’effort". La preuve : Noah n'hésite pas à faire les 15 kilomètres qui séparent son hôtel du stade, à vélo sur une nationale surchargée.

Et à en croire les joueurs, la motivation de Noah est intacte. Pour le N°1 français, Jo-Wilfried Tsonga, son capitaine est ainsi un "booster d’énergie". Cédric Pioline, capitaine adjoint, qui a gagné il y a 20 ans en 1996 la Coupe Davis, dernière victoire française avec Noah comme capitaine, confirme. "Le court, la compétition reste son ADN. Toutefois, Yannick Noah a mûri mais la recette reste la même qu’il y a 20 ans : engagement et sincérité pour gagner cette coupe Davis".

Aplanir les divergences. Lors de ce stage de préparation, le capitaine a dû surtout apprendre à connaître ses hommes. Il a enfin eu les franches discussions qu’il attendait avec les joueurs pour aplanir les divergences apparues ces derniers mois, notamment le début d'incendie provoqué par les déclarations de Gaël Monfils.

"C’est la rentrée pour moi, les premières impressions sont bonnes. Je suis agréablement étonné, je pensais qu’il y avait plus de tensions. Ils sont tellement différents les uns des autres, mais c’est une belle équipe", assure Yannick Noah. Même si le premier tour contre le Canada ne s'annonce pas très compliqué, le capitaine pourra, enfin, se faire une première idée sur l'état de forme de ses troupes.