Des sourires, des photos souvenirs et des poignées de main chaleureuses : au lendemain de la finale perdue de l’Euro 2016, François Hollande avait reçu avec les honneurs les joueurs de l’équipe de France. La belle image est pourtant sérieusement écornée par la révélation des propos, parfois très durs, tenus par le président de la République contre les Bleus. Dans le livre Un président ne devrait pas dire ça, des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme (à paraître jeudi), le locataire de l’Elysée ne mâche pas ses mots contre ceux qu’il qualifie de "gosses mal éduqués" et "sans valeurs".
"Pas d’attachement à cette équipe de France." François Hollande, amateur de football depuis de longues années, a ainsi été désespéré par le parcours de l’équipe de France à l’Euro 2012, marqué par une élimination en quarts de finale et surtout de nombreux problèmes de comportements, notamment de la part de Samir Nasri ou d’Hatem Ben Arfa. "Il n’y a pas d’attachement à cette équipe de France. Il y a les gars des cités, sans références, sans valeurs, partis trop tôt de la France", juge-t-il sans concession, selon des extraits obtenus par Yahoo Sport. Et, encore plus direct, François Hollande de dénoncer une "communautarisation, une segmentation, une ethnicisation" dont seraient victimes les Bleus.
Hollande recommande "de la musculation de cerveau". Le président de République poursuit sa saillie, déplorant une perte d’éducation des nouvelles générations par rapport à leurs aînés tels que Raymond Kopa, Michel Platini ou Zinedine Zidane. "On voit bien que sur l’expression, il y a une perte de niveau. Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal", assène-t-il.
Face à ce (dur) constat, François Hollande plaide pour une réforme en profondeur de la formation des joueurs tricolores. "La Fédération, c’est pas tellement des entraînements qu’elle devrait organiser, ce sont des formations. C’est de la musculation de cerveau." Noël Le Graët, le président de la FFF et proche du président de la République, va sans doute apprécier…
Benzema aussi en prend pour son grade. François Hollande adoucit néanmoins son propos après le beau parcours des Bleus à l’Euro 2016. "Parfois, il y a quand même une capacité à se fondre dans le commun", se félicite-t-il. Mais, interrogé sur Karim Benzema, écarté des Bleus suite à son implication dans l’affaire de la sex-tape de Mathieu Valbuena, le président est catégorique : "Moralement, ce n’est pas un exemple".
Une série de critiques acides à laquelle n’ont, pour l’instant, pas réagi les instances dirigeants du foot français, la FFF en tête. Mais les propos présidentiels ont déjà provoqué une réponse cinglante de la part d’Emmanuel Petit. "Je donnerais bien des cours de musculation du cerveau, et même de probité à la classe politique. Notamment dans l’honnêteté intellectuelle", a asséné le champion du monde 98, interrogé sur RMC. Une contre-attaque d’école.