Un rapport publié lundi a pointé du doigt le laxisme du comité olympique des États-Unis (USOC) face aux agissements de l'ancien médecin de l'équipe américaine de gymnastique féminine Larry Nassar, reconnu coupable de centaines d'agressions sexuelles sur des athlètes. Le rapport de 233 pages, commandé par l'USOC et réalisé par un cabinet d'avocats, accuse de hauts responsables du comité olympique américain d'avoir tardé à réagir après les premières accusations entourant Nassar en 2015 et d'avoir cherché à étouffer le scandale, qui a éclaté au grand jour fin 2016.
L'inaction de deux hauts responsables. L'ancien directeur général de l'USOC Scott Blackmun, qui a démissionné en février, et l'actuel directeur de la performance sportive du comité olympique américain Alan Ashley sont directement visés pour leur inaction. Les deux hommes n'auraient pas pris les mesures nécessaires après avoir été alerté, dès juillet 2015, par l'ancien directeur de la fédération américaine de gymnastique Steve Penny. Nassar a été condamné à perpétuité en début d'année pour avoir commis des abus sexuels sur plus de 250 athlètes, dont plusieurs membres des équipes olympiques américaines de gymnastique féminine de 2012 à 2016.
Plus de 10 mois d'enquête. Pour établir leur rapport, les enquêteurs ont réalisé une centaine d'entretiens, dont plusieurs avec des responsables anciens et actuels de l'USOC et de la fédération américaine de gymnastique, et ont consulté plus de 1,3 million de documents pendant de plus de 10 mois.
"Un écosystème qui a facilité ses actes criminels". "Si Nassar porte la responsabilité ultime de décennies d'abus sur des filles et des jeunes femmes, il n'a pas agi en vase clos", indique une synthèse du rapport. "Il a au contraire agi au sein d'un écosystème qui a facilité ses actes criminels."
Excuses aux victimes de Nassar. L'USOC a présenté ses excuses aux victimes de Nassar. "Le comité olympique des Etats-Unis a trompé les victimes, les rescapées et leurs familles. Nous présentons de nouveau nos excuses à tous ceux et toutes celles qui ont été blessés", a déclaré Susanne Lyons, membre indépendante du conseil d'administration de l'USOC. "Le conseil de l'USOC a commandé cette enquête indépendante car nous savions que nous avions l'obligation de découvrir ce qu'il s'était passé et de prendre des mesures importantes pour empêcher et détecter les abus. Nous avons désormais une vue plus globale des manquements individuels et institutionnels", a poursuivi Lyons.