La pandémie de coronavirus avait poussé les organisateurs japonais à reporter les Jeux olympiques de Tokyo d'un an, en 2021. Cependant, le Covid-19 est toujours présent et ses variants inquiètent les autorités du pays ainsi que la population. Le 8 juillet, le Premier ministre Yoshihide Suga a réinstauré l'état d'urgence sanitaire au Japon jusqu'au 22 août, soit une durée qui couvre les prochains JO tokyoïtes (23 juillet-8 août) mais qui épargne pour l'instant les Jeux paralympiques (24 août-5 septembre). Autant d'éléments qui vont rendre ces Jeux olympiques inédits à plus d'un titre.
Une cérémonie d'ouverture "simple et sobre"
Selon des médias japonais, moins de 1.000 responsables olympiques et personnalités, y compris des représentants de sponsors, seront autorisés à assister à la cérémonie d'ouverture prévue dans le stade olympique de Tokyo, vendredi. À l'inverse des JO de Rio et la ferveur dans le stade Maracana, les célébrations des Jeux de Tokyo s'annoncent bien plus feutrées et modestes cette année.
La version 2021 de la cérémonie devrait être "plus simple et plus sobre" que les éditions précédentes, ont prévenu les organisateurs, afin de rester "en phase avec la situation" sanitaire et réduire les risques de contamination. Les détails de la soirée sont tenus secrets jusqu'au bout mais sur une vidéo des répétitions filmées par des riverains, des images d'un globe terrestre et les paroles de la chanson "Imagine" pouvaient être vues projetées dans le ciel.
Les organisateurs ont voulu faire de la cérémonie d'ouverture un moment d'"empathie" pour exprimer la "gratitude" et l'"admiration" du monde du sport "pour tous les efforts qui ont été déployés" dans la lutte contre la pandémie, qui a fait 4 millions de morts depuis fin 2019. Un hommage sera également rendu aux victimes du tremblement de terre et du tsunami de 2011 qui avaient entraîné la catastrophe nucléaire de Fukushima et fait près de 18.500 morts. Malgré cette tonalité grave, la cérémonie devrait tout de même être un moment festif, avec les traditionnels tableaux musicaux faisant référence à l'histoire et à la culture du pays hôte et aux valeurs universelles du sport.
Huis clos pour la quasi-totalité des épreuves
Comme pour la cérémonie d'ouverture, le public ne pourra pas assister à la quasi-totalité des épreuves alors que les Jeux sont généralement une communion entre les athlètes et les fans. Les autorités japonaises ont décidé que les compétitions se dérouleraient à huis clos en raison de la recrudescence du coronavirus dans le pays. La plupart des sites des JO sont situés à Tokyo. Les compétitions se déroulant dans trois départements voisins (Chiba, Saitama et Kanagawa) seront aussi fermées au public, ont précisé ultérieurement les organisateurs.
Conséquences : il n'y aura pas d'arrivée massive de fans japonais dans les travées des Jeux, alors que les spectateurs étrangers étaient déjà interdits de venir assister aux compétitions. Toutefois, des épreuves prévues dans quelques départements, dont Miyagi (nord-est) ou Shizuoka (centre) accepteront des spectateurs, mais de façon limitée. Ces deux territoires accueilleront les tournois de football et/ou de baseball et de softball pendant les Jeux.
Un contexte sanitaire toujours délicat
Toutes ces mesures doivent freiner la propagation du Covid-19 et de son variant Delta, redouté par la population locale. Mais une flambée d'infections liées aux JO est redoutée alors que les cas positifs de personnes impliquées dans l'événement se multiplient, y compris au village olympique. Le 19 juillet, les organisateurs ont décompté 58 cas positifs au Covid-19 depuis le 1er juillet, sur près de 20.000 personnes arrivées dans le pays. Les dizaines de milliers de participants (sportifs, officiels, journalistes venant de l'étranger...) sont pourtant soumis à des restrictions draconiennes en raison des risques sanitaires.
L'haltérophile britannique Sarah Davies a ironisé sur les réseaux sociaux sur les déplacements très limités permis aux athlètes présents au Japon avant ces Jeux olympiques très spéciaux. "Nous avons ce que nous appelons la cour de la prison", a-t-elle lancé dans une vidéo publiée sur Instagram, où elle se filmait en train de marcher sur une allée piétonne. D'autres équipes, dont des nageurs américains et la star de la gymnastique Simone Biles, ont également posté des images de leurs sites d'entraînement.
Si un athlète est cas contact d'une personne positive au Covid-19, il devra s'entraîner à part selon les règles établies par les organisateurs et le Comité international olympique (CIO).