C'est certainement la plus belle histoire du tennis moderne français. Il y a 25 ans, les Bleus, emmenés par Yannick Noah, remportaient leur première Coupe Davis de l'ère Open. Et l'histoire du sport tricolore n'est jamais aussi belle que quand elle est face à une montagne. Cette année, sur la route des "nouveaux mousquetaires", les Etats-Unis.
Les Américains ultra-favoris. Comme en 1982 à Grenoble, ce sont les Etats-Unis, alors nation majeure du tennis mondial, qui se présente face à la France à Lyon. Et les adversaires des Bleus partent largement favoris. Certes, Guy Forget est dans le Top 10 mondial, et il réalise la meilleure saison de sa carrière. Mais en face, il y a Andre Agassi, terreur des courts et surtout, un certain... Pete Sampras. Le jeune Américain, tout juste 20 ans, n’est pas encore "Pistol Pete", mais il a jeté les bases de l'immense joueur qu'il deviendra. Il vient de décrocher l’US Open en 1990 et se présente à Lyon auréolé d’une victoire au Masters, quelques jours plus tôt. Et puis il y a la paire formée par Robert Seguso et Ken Flach, considérée à l’époque comme la meilleur du monde.
Autant dire qu’en face, les Bleus font figure d’outsiders. Et d’ailleurs, la rencontre commence fort mal, avec une victoire nette et sans bavure d’Agassi sur Forget (6-7, 6-2, 6-1, 6-2). Mais ça, c’était avant l’entrée en lice du véritable héros de cette final : Henri Leconte.
La folie Leconte. Pour remettre les Bleus sur de bons rails, la France peut compter sur un "Riton" des grands jours. Ce jour-là, il écœure totalement Pete Sampras. Amorties du fond du court, volées de toute beauté, etc. Henri Leconte réussit tout ce qu'il tente et asphyxie littéralement son adversaire en trois petits sets (6-4, 7-5, 6-4). Que s'est-il produit entre la finale perdue en 1982 ? "Entre 1982 et 1991, c'est l'expérience et le jeu qui nous font gagner", expliquera plus tard "Riton". "Dans mon cas, j'étais d'abord un jeune gamin qui frappait toutes les balles à 200 km/h sans maîtriser ce que je faisais. En 1991, j'ai l'expérience, le recul, la maturité et la force mentale que je n'avais pas neuf plus tôt".
La leçon du double. Lors du deuxième jour de cette finale, Guy Forget veut absolument se racheter de sa défaite contre André Agassi. Il se jette sur toutes les balles et excelle à la volée. A ses côtés, Henri Leconte est toujours sur son nuage. En un peu plus de trois heures, l'affaire est emballée en quatre manches (6-1, 6-4, 4-6, 6-2). Le lendemain, Guy Forget offrira le point final aux Français face à un Pete Sampras dépassé par cette finale (7-6[8], 3-6, 6-3, 6-4). Les meilleurs moment du double :
Un public en feu. Ce que la France retient aussi de cette finale 1991, c’est l’ambiance de feu, délirante, qui accompagne les Bleus dans un Palais des Sports de Gerland en fusion. Un public qui participe à la magie de la rencontre, qui transporte un Henri Leconte habité et transforme le si discret Guy Forget en bête de scène. Les derniers points du match Forget-Sampras en disent long sur l’atmosphère quasi irréelle qui habite le lieu. Et qui accompagne la première victoire de la France en Coupe Davis depuis 59 ans.Revivez les derniers points du dernier match de la Coupe Davis 1991 :
La France bat les Etats-Unis 3-1 :
Andre Agassi (USA) bat Guy Forget (FRA) 6-7[1], 6-2, 6-1, 6-2
Henri Leconte (FRA) bat Pete Sampras (USA) 6-4, 7-5, 6-4
Forget/Leconte (FRA) battent Flach/Seguso (USA) 6-1, 6-4, 4-6, 6-2
Guy Forget (FRA) bat Pete Sampras (USA) 7-6[8], 3-6, 6-3, 6-4
Henri Leconte (FRA) - Andre Agassi (USA) non joué