Incidents à l'OM : 11 condamnations à 6 mois avec sursis, une à 3 mois ferme, 2 relaxes

Marseille
Les prévenus étaient jugés au tribunal correctionnel de Marseille. © NICOLAS TUCAT / AFP
  • Copié
avec AFP
De violents incidents avaient éclaté samedi 30 janvier au centre Robert Louis-Dreyfus, le centre d’entraînement de l’équipe de l’Olympique de Marseille. Mercredi, quatorze supporters du club était jugés au tribunal correctionnel de Marseille. Un seul des prévenus a reconnu des dégradations.

Un supporter de l'OM a été condamné mercredi à 3 mois de prison ferme et 11 autres à 6 mois de prison avec sursis pour les incidents survenus à la Commanderie par le tribunal correctionnel de Marseille, qui a relaxé deux prévenus. Le procureur avait requis à l'encontre de ces supporters 13 peines de 8 mois de prison avec sursis, et une peine de 4 mois ferme sans mandat de dépôt pour un 14e qui avait déjà été condamné pour vol. C'est ce dernier qui a écopé mercredi soir de la peine la plus lourde.

À la barre, les supporters de l'OM se sont succédé au cours de la journée, tentant de se justifier dans une série de dialogues de sourds avec la présidente. "Je ne pensais pas que ça allait dégénérer autant, j'ai suivi bêtement, comme un âne", assure Mehdy, un chômeur de 25 ans en polaire bleue qui reconnaît avoir pris part à la manifestation mais nie toute dégradation : "J'ai pris des photos, je me suis dit 'c'est le moment de voir la Commanderie de l'intérieur'". Âgés de 19 à 37 ans, les 14 prévenus viennent de Marseille pour une minorité, et d'ailleurs en France pour la plupart.

87.000 euros de dégradations

Samedi 30 janvier, 14h35, à quelques heures de la rencontre de l'OM contre Rennes qui sera finalement reportée, quelque 300 supporters étaient arrivés à la Commanderie, la plupart habillés de noir, capuche sur la tête. Dans le viseur des fans, échauffés par une succession de résultats sportifs décevants : des joueurs, mais surtout le président du club Jacques-Henri Eyraud, contesté depuis plusieurs mois déjà.

Des incidents éclatent rapidement, devant le centre d'entraînement, mais aussi à l'intérieur, où quelques dizaines de supporters parviennent à pénétrer. Des bureaux sont dégradés, comme des véhicules, des portails ou des clôtures. Le club a chiffré le coût des dégradations à au moins 87.000 euros, détaille l'un de ses avocats.

La pression n'est pas retombée sur l'OM

Sept policiers ont été légèrement blessés et trois de leurs véhicules dégradés. Une vingtaine de supporters seront immédiatement interpellés. "Il y a eu des exactions, sauf que les véritables auteurs, eux, sont toujours dans la nature, pourquoi? Et bah tout simplement quand la foule s'est dispersée, les policiers (…) ont réussi à en attraper quelques-uns sans même savoir ce qu'ils avaient fait ou pas", a réagi en marge de l'audience, Me Nicolas Besset, avocat de deux prévenus.

Depuis, la pression autour du club marseillais n'est pas retombée : réunis il y a quelques jours pour une rare conférence de presse commune, les six groupes de supporters ont de nouveau demandé le départ de Jacques-Henri Eyraud. La direction du club, elle, a menacé de rompre la convention qui lie l'OM et les six associations.