Face à une Italie séduisante quart de finaliste à l’Euro, les Bleus ont fait le job, jeudi, en s’imposant sans grande difficulté à Bari (3-1). Dans un match qualifié de "prestige" par Didier Deschamps, les jeunes ont plutôt réussi leur intégration malgré quelques accès de timidité. Mais cette victoire est de bon augure pour la campagne de qualification pour le Mondial-2018, qui débute dès mardi, face au Bélarus.
- Un nouveau statut assumé
Sept semaines après avoir buté sur la dernière marche, en finale de l'Euro face au Portugal (1-0 a.p.), les Tricolores ont prouvé qu'ils avaient tourné la page, en faisant respecter leur nouveau statut de nation forte du football européen. L’équipe de France se présentait pourtant sans plusieurs de ses cadres – Lloris, Evra ou encore Sagna – et avec une équipe rajeunie pointant à 25 ans de moyenne. Une transition bien gérée, d'autant que le test qui les attendait contre les Azzurri promettait d'être relevé. Les Italiens ont globalement mieux joué au ballon, se sont créés pas mal d'occasions mais n'en ont converti qu'une. Au contraire des Bleus, qui ont fait preuve d'un remarquable réalisme en marquant sur leurs rares occasions en première période. Bon pour la confiance.
- Kurzawa a marqué (des points)
Layvin Kurzawa se souviendra longtemps de sa troisième sélection chez les A. Si son entame a été laborieuse, entre une déviation dangereuse vers Mandanda et des duels perdus sur son côté gauche, le Parisien est monté en puissance petit à petit. Sa passe décisive de la tête vers Giroud l'a relancé dans le match (28e). Par la suite, il s'est montré plus solide et a même apporté offensivement. En fin de match, il a d’ailleurs inscrit son premier but en Bleu, après avoir jailli de son côté gauche pour tromper Donnarumma dans un angle impossible, après une belle ouverture de Paul Pogba (81e). "Ce n'est pas en les prenant dans le groupe sans les faire jouer qu'ils pourront s'affirmer", avait assuré Deschamps au moment de dévoiler sa liste. Si Kurzawa continue à engranger de la confiance au fur et à mesure des sélections, "Oncle Pat" Evra a du souci à se faire. Contrairement à "DD".
- Martial, enfin lancé
On l’avait quitté avec un sentiment d’inachevé. Anthony Martial, qui avait traversé l’Euro comme une ombre, a lui aussi ouvert son compteur-but avec les Bleus. C'est d’ailleurs le Mancunien qui a débloqué le tableau d’affichage, pour aller battre plein de sang-froid Gianluigi Buffon à la 17e minute. À l’image de l’équipe, lui aussi a tourné la page et le meilleur est peut-être à venir. "Il n'était pas, lui le premier, satisfait de son Euro. On en a parlé", a avoué Didier Deschamps après la rencontre. "Il était arrivé usé après une saison chargée. Je n'ai pas oublié ce qu'il est capable de faire. Je lui avais dit qu'il jouerait une période. Dans cette condition-là et cet état d'esprit-là, c'est un danger pour l'adversaire. C'est bien", a poursuivi le sélectionneur. Sous les ordres de José Mourinho, Martial devrait encore progresser cette saison... et apprendre de ses erreurs passées.
- Sidibé et Dembélé, encore un peu timides
La France entière s’excitait de voir arriver ces petits nouveaux. Djibril Sidibé et Ousmane Dembélé, respectivement 24 et 19 ans, ont fêté leur première titularisation jeudi. Pour le premier, sa crispation s’est vue dès la 3e minute, avec un tacle beaucoup trop appuyé sur De Rossi et un carton jaune en guise de bizutage. Sur son côté droit, le latéral monégasque a pas mal souffert mais cet apprentissage devrait lui faire du bien pour la suite. Quant à Ousmane Dembélé, rentré à la 63e minute, il n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Ses premiers ballons ont montré qu’il avait beaucoup d’envie. Trop peut-être, car ses rares touches de balle ont été quelque peu maladroites. "C'est un jeune joueur. Il n'a pas tout réussi mais sur trois ou quatre situations, il a cette capacité à aller très vite avec le ballon", a assuré le sélectionneur après la victoire. On confirme.
- Pogba et Varane, déjà patrons
Salué par une bonne bordée de sifflets à la présentation des équipes puis sur ses premiers ballons, Pogba n'a pas paru plus ému que ça par son retour en Italie. Passeur décisif un peu heureux sur le but de Martial, il a surtout brillé en deuxième période avec plusieurs actions dangereuses et une présence physique de plus en plus évidente. Très affuté physiquement, il a aussi été l'auteur d'un gros travail sur le but de Kurzawa, se muant en véritable patron du milieu de terrain, à l’image de Raphaël Varane en défense. Capitaine pour son retour en Bleu après le crève-cœur d'un Euro manqué, le défenseur a en effet offert un nouveau résumé de ce que sont depuis toujours ses forces et faiblesses : battu sur un duel, mais presque parfait par ailleurs. Rapide, décidé, patron aussi de quelques petits jeunes comme ses collègues défenseurs Sidibé ou Kurzawa, Varane a été rassurant, alors que se dresse le Bélarus, mardi. La répétition générale a été plutôt concluante. Il faudra désormais être prêt le jour J.
L’assistance vidéo : "prometteur", selon Infantino
Autre enseignement à tirer de ce match amical, l’assistance vidéo, qui faisait ses grands débuts lors d’un match international. "Ça a été prometteur", a jugé Gianno Infantino en zone mixte. "En deux occasions en particulier, il y a eu recours à l'aide de ces arbitres vidéo. C'est positif", a ajouté le président de la Fifa.