JO 2016 : Dans une favela, une piscine vide est devenue un centre de formation de badminton

Ygor Coelho
Ygor Coelho, premier joueur de badminton brésilien à participer aux JO, dans la piscine devenue centre de formation de badminton à Rio. © AFP
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Charles Carrasco avec H.F. , modifié à
À Rio, Ygor Coehlo sera le premier Brésilien de l'histoire à disputer les Jeux olympiques en badminton. Vingt ans plus tôt, il débutait le badminton dans une favela.
REPORTAGE

Au pays du foot, le badminton aussi peut être roi. Dans une favela de Rio de Janeiro, Ygor Coelho est ainsi devenu l'idole des jeunes. Le premier Brésilien de l'histoire du badminton à participer aux Jeux olympiques a débuté son sport il y a un peu plus de vingt ans avec son père. Le lieu de ses débuts, une piscine vide dans une favela, est aujourd'hui devenu un véritable centre de formation de badminton pour les jeunes pousses brésiliennes.

Sebastian Coelho, le fondateur. Dans l'ouest de Rio de Janeiro, la favela de Chacrinha abrite aujourd'hui ce poumon du badminton brésilien. Une ancienne piscine vide donc, transformée en centre de formation par Sebastian Coelho, père du prodige Ygor, il y a plus de vingt ans. Un centre qui entraîne et offre une aide scolaire à près de 200 enfants : "J'ai la sensation d'une oeuvre accompli", explique à Europe 1 le fondateur du centre. "Le fait qu'Ygor [Coelho] aille aux Jeux, ça donne de la voix à notre association. Il est visible pour la société, contrairement à la favela qui est invisible. Maintenant, les enfants savent qu'il n'y a pas besoin de prendre les armes, il y a le badminton dans la favela de Chacrinha", se félicite Sebastian Coelho.  

Ygor Coelho, le "Neymar du badminton". Ygor Coelho s'entraîne aujourd'hui sur le terrain que son père a construit de ses propres mains. L'idole de la favela de Chacrinha, qui a commencé le badminton à l'âge de trois ans, est surnommé le "Neymar du badminton", en référence au célèbre footballeur brésilien évoluant au FC Barcelone. Âgé de 19 ans, le 60ème joueur au classement mondial va participer à ses premiers Jeux, un rêve qui lui semblait pourtant inaccessible il y a quelques années. "Je viens d'une favela, c'est un signe pour les enfants d'ici qu'ils peuvent y arriver. Je suis fier d'être sorti du projet social de mon père", avoue le joueur. Une réussite qui fait rêver les plus jeunes, comme Rayane, jeune Brésilienne. "Dans le coin, les enfants jouent beaucoup au badminton, Ygor est devenu un exemple pour nous", explique, raquette en main, la jeune fille. Qui s'imagine, elle aussi, un destin olympique.