Le Comité international olympique (CIO) doit décider mardi si la Russie peut participer aux JO-2016 de Rio après la publication de l'accablant rapport McLaren qui a dénoncé le dopage supervisé par les autorités russes de 2011 à 2015 et touchant tous les sports.
"L'option nucléaire ?". Le CIO utilisera-t-il "l'option nucléaire", comme son ancien vice-président Dick Pound avait présenté, le mois dernier, l'éventuelle exclusion de la Russie du rendez-vous de Rio ? Cette sanction, sans précédent dans l'histoire olympique, devrait être envisagée par la Commission exécutive du CIO, réunie par téléconférence à partir de midi, sous la présidence de Thomas Bach à Lausanne. Une porte de sortie diplomatique est aussi possible en permettant aux athlètes qui peuvent prouver qu'ils n'ont pas bénéficié du système de dopage d'Etat de participer aux JO-2016 sous drapeau neutre.
En clair, le Comité olympique russe pourrait être suspendu mardi, mais ses sportifs autorisés à présenter leur dossier, au cas par cas.
"Une atteinte choquante". Le président du mouvement olympique n'a pas mâché ses mots, après la publication du rapport McLaren, à moins de trois semaines du coup d'envoi des JO-2016. "Le système de dopage d'Etat sécurisé (mis en place par la Russie) démontre une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité des sports et des Jeux olympiques (...) Le CIO n'hésitera pas à prendre les sanctions les plus strictes possibles, contre tout individu et toute fédération impliqué(e)", a-t-il réagi.
L'AMA demande "un changement de culture" en Russie. L'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a commandité au juriste canadien Richard McLaren ce rapport, espère que le CIO va frapper fort. "L'AMA appelle le mouvement sportif à empêcher la participation des sportifs russes aux compétitions internationales, y compris les JO de Rio, tant que (la Russie) n'aura pas réalisé un 'changement de culture'", a-t-elle insisté. L'AMA a également réclamé le départ "des responsables russes impliqués", notamment l'omniprésent ministre des Sports Vitali Moutko. La Russie a aussitôt dénoncé "une ingérence dangereuse" de la politique dans le sport et évoqué le scénario d'une nouvelle guerre froide, sportive cette fois.