Jason Day, Rory McIlroy, Jordan Spieth, Milos Raonic, Tomas Berdych, Simona Halep, Tejay Van Garderen… La liste des athlètes forfaits pour les Jeux olympiques de Rio en raison du risque lié au virus Zika est longue. Ces sportifs, pour la plupart des golfeurs ou des tennis(wo)men habitués à des revenus plus élevés qu’aux JO dans leurs compétitions individuelles, ont été critiqués par certains de leurs pairs. Ces derniers jugeant que mettre en avant Zika pour justifier leur forfait aux JO relevait d’une mauvaise excuse... Mais qu’en est-il réellement des risques liés au virus à Rio ?
- Le Brésil, pays le plus touché
Rappelons d’abord que l’inquiétude Zika pour les Jeux de Rio ne sort pas de nulle part. En effet, le Brésil a été le pays le plus touché par l'épidémie avec près de 1,5 million de personnes contaminées et plus d'un millier de bébés nés avec une microcéphalie, dont une cinquantaine morts à cause de cette malformation. Des chiffres alarmants, à l’origine des craintes de certains experts, qui avaient demandé le report des JO en mai.
- Des chiffres en nette baisse
Pour autant, l’alerte Zika semble bien essoufflée au Brésil après quelques mois d’inquiétude. Selon les chiffres diffusés en juin par le ministère brésilien de la Santé, le pic de personnes contaminées a été atteint en février - 16.059 cas répertoriés - avant de largement redescendre depuis. Ils n'étaient plus que 2.053 dans la première semaine de mai, soit une réduction de 87%.
Cette tendance à la baisse a été confirmée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les autorités sanitaires américaines. Selon leur récente étude - publiée à une dizaine de jours du coup d’envoi des JO - le risque de contamination est négligeable pour les 500.000 visiteurs attendus en août à Rio. Dans le pire des scénarios, de trois à 37 personnes parmi les milliers qui vont faire le déplacement - athlètes, spectateurs, vendeurs ambulants, journalistes - ramèneront le Zika dans leur pays d'origine.
L’une des causes principales de cette accalmie : la saison. C'est actuellement l'hiver dans l'hémisphère sud, les conditions climatiques y sont donc nettement moins propices aux moustiques, principaux vecteurs du virus. L’OMS n’avait donc aucune raison d’attiser les inquiétudes. "Nous pensons que le risque d'infection au Zika est faible pour un individu, et qu'il est gérable", a d’ailleurs déclaré Margaret Chan, la directrice de l’organisation, à une semaine de la cérémonie d’ouverture.
- Des précautions à prendre
Finalement, aucune crainte ne semble réellement justifiée, mis à part pour les femmes enceintes, dont les foetus sont les principales victimes du virus. C’est pourquoi le gouvernement français a conseillé à celles "qui le peuvent de reporter leur voyage dans les zones touchées par l'épidémie."
Pour le reste, seules quelques précautions d’usage sont listées par le ministère de la Santé. Répulsifs cutanés anti-moustiques, insecticides, port de vêtements longs et couvrants, utilisation de moustiquaires et surtout une attention de tous les instants. "Il est important de se protéger des piqûres de moustiques par tous les moyens, aussi bien sur place qu'au retour afin de prévenir l'introduction et la transmission du virus en métropole", indique le communiqué du ministère.
Et si avec tout cela, vous ne vous sentez toujours pas protégé, vous pouvez toujours faire comme Hope Solo, la gardienne pour le moins précautionneuse de l’équipe américaine de football, déjà surnommée "Zika" par les supporters brésiliens lors de son premier match.
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— Hope Solo (@hopesolo) 22 juillet 2016