Les handballeurs français, déjà qualifiés pour les quarts de finale des Jeux de Rio, ont perdu leur invincibilité en chutant de justesse contre une équipe croate plus opportuniste (28-29), qui a profité d'un penalty manqué en fin de match par Michaël Guigou.
Le penalty de la lose. L'ailier gauche, impeccable jusque-là (10 buts, dont 6/6 sur pen.) a buté sur le gardien remplaçant Ivan Pesic, qui n'a effectué que deux arrêts dans ce "clasico" entre deux grandes nations du handball. Les duels France-Croatie alimentent les annales de ce sport depuis vingt ans. Les Bleus ont signer quelques-uns de leur plus beaux succès contre la sélection balkanique, notamment en demi-finales des JO de Pékin en 2008, sur la voie de leur premier titre olympique, ou encore en finale du Mondial-2009 à Zagreb.
Les Croates étaient au-dessus. Là, les Croates ont amplement mérité leur victoire. Ils ont pris d'avantage d'initiatives, ont perdu peu de ballons et ont fait des fautes utiles à des moments cruciaux. Ils ont surtout su provoquer le surnombre offensivement en remplaçant souvent leur gardien par un joueur de champ supplémentaire. Au total, les Croates ont joué pendant onze minutes sans portier. Avec l'une des nouvelles règles entrées en vigueur pour les JO, celui-ci peut rentrer de nouveau sur le parquet en prenant la place de n'importe quelle joueur, et plus seulement celui qui l'a remplacé. Un gain de temps qui a permis aux Croates de semer le doute dans la défense française malgré un Thierry Omeyer qui a longtemps limité la casse dans les cages, inscrivant même un but en début de seconde période.
"Déçu du match". Si Guigou s'est aussi révélé précieux, malgré son penalty raté, les Français ont manqué d'impact offensif au niveau de leur base arrière. Mathieu Grébille est resté discret (1/4 aux tirs), Daniel Narcisse muet (0/5) et Nikola Karabatic, particulièrement ciblé par les Croates, a souffert (1/6). Seul le jeune Timothey Nguessan (5/6), utilisé en seconde période, a tiré son épingle du jeu, faisant même une "entrée fracassante", selon les termes du sélectionneur Claude Onesta. "Je suis à la fois content d'avoir marqué des buts mais je suis déçu du match. Avec une victoire on aurait pu être premiers de la poule", a affirmé le futur Barcelonais.
La première place du groupe en jeu. Les Bleus risquent en effet de perdre cette première place, même en cas de victoire lors de leur dernier match de poule lundi (19h40) contre le Danemark. En finissant deuxièmes, il affronteraient le troisième de l'autre groupe en quart de finale. Cela change-t-il vraiment la donne au vu du degré d'incertitude régnant dans l'autre groupe où parmi l'Allemagne, championne d'Europe, le Brésil, la Slovénie et la Pologne, "tout le monde est capable de battre tout le monde", comme le souligne l'arrière Valentin Porte ?