Teddy Riner a dédramatisé les sifflets réservés notamment au perchiste Renaud Lavillenie par le public de Rio. Le judoka, médaillé d'or en judo à Rio en poids-lourds, a ainsi jugé le phénomène "normal" et faisant partie du sport. "Moi, ça m'est arrivé dans d'autres compétitions d'être sifflé", a expliqué sur France Inter le porte-drapeau de l'équipe de France à Rio. "Quand vous n'êtes pas à la maison et que vous prenez un athlète local, c'est sûr qu'on est sifflé. C'est sûr qu'ils sont contre nous. C'est normal, je peux comprendre aussi le public".
"C'est aussi ça, le sport." Vendredi, Riner a considéré qu'un athlète de haut-niveau devait être capable de faire face à ce genre de pression. "Lorsqu'ils m'ont sifflé contre le Brésilien (Rafael Silva, en quarts de finale), ça m'a juste fait me transcender. J'adore, j'adore, c'est ça aussi les Jeux, c'est aussi ça le sport", a-t-il affirmé. "Ils veulent vous mettre la pression, mais faut savoir la remonter, faut savoir l'évacuer, faut savoir la mettre de côté. Après, il y en a qui répondent présent et d'autres non".
Interrogé pour savoir s'il en avait parlé avec le perchiste au village olympique, Riner a répondu par la négative. "J'ai pas eu l'occasion d'en parler (avec Lavillenie), parce que c'est vrai qu'il a été accaparé par les médias. Il y a beaucoup d'autres sportifs qui sont encore dans le vif du sujet et qu'il faut encourager".
Polémique autour des sifflets. Lavillenie s'était attiré les foudres du public avec des déclarations incendiaires après le concours de la perche, où il avait été sifflé par la foule et battu par le Brésilien Thiago Braz. "Je pense que la dernière fois qu'on a vu ça, c'est quand Jesse Owens a couru en 1936 (...) Ça fait chier d'avoir un public de merde comme ça sur des JO", avait-il déclaré. Il s'en était ensuite excusé. Mais le mal était fait. Le lendemain, il a été conspué sur le podium, médaille d'argent au cou, et s'est effondré en larmes.