A 3h25 tapantes la nuit prochaine, la "Foudre" entrera en piste. Le sprinteur jamaïcain tentera de remporter un troisième titre olympique consécutif sur 100 m. Pour réussir le plus fou de ses paris, Usain Bolt devra contenir une concurrence très relevée. Dans le stade Nilton-Santos, une page de l'histoire du sport va forcément se tourner. Reste à savoir dans quel sens.
>> Pour préparer cette finale du 100 m, Europe1.fr ouvre le débat sur le défi d'Usain Bolt.
- OUI, "Usain ne passera pas à côté de l'Histoire"
Par Victor Dhollande-Monnier
Il fallait écouter les adversaires crédibles d'Usain Bolt - on ne parle pas de Vicaut et de Lemaitre, hein - après les séries. Le premier d'entre eux, l'Américain Justin Gatlin, n'osait même pas évoquer l'or. "Il faudra que j'aille plus vite si je veux gagner une médaille". Prudence ? Intox ? Lucidité, plus sûrement.
Si la course promet d'être relevée avec des sprinteurs de qualité comme l'Américain Trayvon Bromell, le Canadien André de Grasse ou l'autre Jamaïcain Yohan Blake, Usain Bolt semble déjà avoir une longueur d'avance sur tout ce beau monde. Un avantage psychologique surtout. En relâchant ses derniers efforts, hier sur sa série, Usain Bolt a fait ce qu'il fait de mieux : il a toisé ses adversaires avant la ligne pour leur rappeler qui est le patron. Et un patron comme Usain ne passera pas à côté de l'Histoire.
- NON, "Gare à l'excès de confiance"
Par Margaux Lannuzel
Certes, Usain Bolt a semblé se promener en séries du 100 m, samedi. Certes, son principal concurrent, Justin Gatlin, a eu l'air de s'employer davantage pour réaliser le meilleur temps des séries. Mais gare aux apparences, et à l'excès de confiance. Comme à Londres, Usain Bolt fait mine de ne pas connaître la pression à Rio, à grand renfort de sourires et de simagrées. Dernière preuve en date, cette déclaration au Parisien, dans une interview publiée dimanche : "l'athlétisme a besoin que je gagne à Rio et que je sois le meilleur".
Une référence à peine voilée à son rival américain, suspendu cinq ans pour dopage. Mais si le danger ne venait pas de Gatlin ? Et si, comme Bolt à Pékin, un vent de fraîcheur soufflait au stade olympique de Rio ? Car Bolt n'a pas impressionné seul, samedi. Il y a Bromell et De Grasse, de près de dix ans ses cadets. Et Blake, que l'on oublierait presque mais que ses partenaires d'entraînement décrivent comme très en forme. Comme un symbole, c'est une Jamaïcaine, mais pas celle qu'on attendait, qui s'est imposée sur 100 m à Rio : Elaine Thompson a détrôné la double tenante du titre Shelly-Ann Fraser-Pryce. Usain est prévenu.